Jérôme Minière nous présente 12 nouvelles chansons, ce qu'il a appelé son Mini-Show à l'Usine C. Un spectacle presque acoustique avec des chansons presque terminées. Presque fou!

Jérôme Minière voulait faire les choses à l'envers pour une fois. Proposer en spectacle des chansons qu'il termine à peine avant d'enregistrer l'album.

Mais celui qui se décrit comme un «artisan» de la chanson ne voulait pas le faire seul, surtout pas. Il a donc convaincu trois vieux amis et deux nouveaux collaborateurs de prendre part à ce «mini-show» qui se veut inédit.

«Le projet est parti d'un assemblage d'idées et de situations, raconte-t-il. Depuis un an, j'ai aussi commencé à écrire des bouts de chansons. Je me suis aperçu qu'il y avait une ligne, un disque là-dedans. Au lieu de m'enfermer six mois pour faire le disque, j'ai décidé de les présenter avant en concert.»

À 42 ans, est-ce que c'est son démon du midi qui le possède? Le Bon Dieu s'en doute, mais le chanteur soutient que c'est simplement l'envie de déjouer la routine qui l'amène sur la voie du risque et de l'improbable.

«Le spectacle parle des expériences de scène, des erreurs que l'on commet, dit-il. Je cherchais une installation plutôt que quelque chose d'abouti. Chaque participant a ses sources sonores et son éclairage. Tout est apparent et artisanal. Ça ressemble à mon «labo», un bric-à-brac. J'invite les gens à venir me voir travailler.»

«On aura sur scène un rétroprojecteur comme dans une salle de classe, des magnétophones à cassettes, de petits amplis à pile. Il y aura plein d'effets visuels en direct. C'est très brut», ajoute-il.

Cette ambiance portant vers l'improvisation n'est pas tout à fait nouvelle pour lui. Il rappelle la présentation d'Auto-Playback en 2009, spectacle à mi-chemin entre la musique pop, les arts visuels et l'expérimentation.

Dans la dernière année, le père de deux marmots a composé de la musique pour le théâtre et le cinéma. Son expérience désormais variée lui insuffle, donc, des paroles sages.

«Il faut vraiment que je fasse avec mes forces et mes faiblesses, croit-il, sans essayer d'être quelqu'un d'autre. Sinon, ça ne m'avancerait à rien.»

Collaborateurs

Pour ce Mini-Show, il a travaillé en studio pendant trois semaines au sein d'un petit décor imaginé par Marie-Pierre Normand, qui réalise les illustrations de ses pochettes.

Ses autres complices sont José Major et Denis Ferland. En plus de deux «nouveaux venus»: Frédéric Lambert du Quatuor Molinari et Ariane Bisson-McLernon qui chante avec lui sur son album Danse avec Herri Kopter.

Même si c'est pop, Jérôme Minière s'éloigne ici de la danse. Les chansons parlent de lui, de ses débuts, entre autres.

«Il y a un aspect retour aux sources, sur mon enfance par exemple, note-t-il. Ce n'est pas forcément nostalgique. Je suis très content des chansons. Elles ont les pieds bien au sol. J'ai des cheveux blancs, je persiste et signe.»

Et après?

Jérôme Minière prépare un premier recueil de nouvelles qui sera publié chez XYZ. Il travaillera à l'été à l'album inspiré du Mini-Show et sera en tournée en duo avec Denis Ferland à l'automne.

«C'est moi ça, maintenant, avoue-t-il. Électro, acoustique et pop. Je prends des risques et je veux surprendre.»

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À l'Usine C les 2 et 3 mai.