Lauréate de la cuvée 2011 des Francouvertes, Chloé Lacasse lance aujourd'hui Lunes, un deuxième album condensé d'airs pop qui devraient détendre ceux qui veulent accompagner le printemps d'un peu de tendresse.

«J'aime créer de nouvelles bulles, a répété à deux reprises la chanteuse lors d'une entrevue à La Presse. J'avais le goût d'un album qui enveloppe. [...] Lunes est une série de monologues intérieurs créés à travers les sapins.»

Chloé Lacasse est une Montréalaise posée, à l'image de sa voix douce, «trop aiguë pour plaire à certaines radios commerciales», selon elle.

Lentement, tranquillement, elle roule sa bosse depuis 2005, offrant des pièces comparables aux mélodies de Karkwa et de Marie-Pier Arthur.

Tout comme pour son premier album, la chanteuse a collaboré avec Antoine Gratton, qu'on connaît pour son énergie débordante, autant sur scène que dans ses compositions.

«C'est un gars qui est bien dans l'action. Moi, j'ai un côté plus posé, alors ça me nourrit. Il a cette versatilité-là, Antoine.»

Contrairement à son premier opus à la facture musicale plus rock, Lunes contient des pièces aux accords plus légers, soutenus par des instruments enveloppants de «longue durée». «On s'était entendus qu'on ne voulait pas la même ambiance», convient la chanteuse.

Démarche solitaire

Chloé Lacasse s'est exilée seule, pendant un mois, dans une maison près de la frontière américaine pour se pencher sur cette deuxième oeuvre, qu'elle voulait simple et sans distorsion.

«C'est un album qui s'apprécie dans son ensemble. Pas à la pièce. Ce que j'ai essayé de faire, c'est d'épurer pour que chaque pièce ait sa propre ambiance sonore, explique-t-elle. Je n'ai vraiment pas pensé à l'industrie en faisant cet album-là.»

Exit, donc, les rythmes rapides. La chanteuse laisse place à sa quête existentielle qui se manifeste lorsqu'on s'éclipse de la ville. «J'ai besoin de calme. Je corresponds un peu au cliché de la fille du Québec qui a besoin de grands espaces», confie-t-elle.

Chloé Lacasse a perdu sa mère lorsqu'elle était jeune. Une épreuve déterminante dans sa vie. «Je côtoie la maladie encore aujourd'hui. Ça continue d'occuper mes pensées», précise-t-elle.

Offusquée de s'être déjà fait comparer à des artistes de Star Académie, Chloé Lacasse comprend pourquoi les critiques comparent ses mélodies à celles de Louis-Jean Cormier. «J'aime ça qu'on me place dans la même catégorie que ceux qui ont une vraie démarche artistique», lance-t-elle.

Elle n'hésite pas à comparer son parcours à celui de Vincent Vallières, qu'elle a accompagné lors de récentes tournées. «C'est au bout de cinq ou six albums, avec la même gang, qu'il a percé», ajoute-t-elle, confiante.

Au final, Chloé Lacasse cherche à gagner un nouvel auditoire avec cet album aux airs plus pop. «Je rêve qu'il trouve le bon public. Un public qui n'a pas peur d'être émotif.»

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Le spectacle-lancement de Lunes aura lieu mercredi soir, à 20h, au Cabaret du Mile End.

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