On parle souvent des séries télé comme tremplin musical ou comme nouvelle source de revenus pour les artistes indépendants.

Un excellent exemple est le chanteur folk à l'âme vagabonde Alexi Murdoch, qui, sans vouloir pousser la chose, a vu des extraits de ses chansons être choisis dans des films ou séries comme Garden State, Dr House, Prison Break, Brothers and Sisters ou Away We Go.

Murdoch donnera une série de quatre spectacles la semaine prochaine au Québec. Il s'arrêtera à Sherbrooke, Québec, Wakefield (le spectacle affiche déjà complet) et Montréal, vendredi, au Cabaret du Mile-End.

Brad Barr accompagnera Murdoch sur scène à la guitare. Les deux musiciens ont fait connaissance l'an dernier, quand Murdoch a assuré la première partie de The Barr Brothers, au Métropolis, lors du dernier Festival de jazz. «J'ai rencontré The Barr Brothers il y a quelques années en tournée aux États-Unis. Ils m'ont invité à faire leur première partie l'an dernier à Montréal, raconte-t-il. J'ai adoré mon expérience. En coulisses, il y avait un esprit de camaraderie naturel et authentique. Les gens étaient si généreux artistiquement les uns envers les autres. Ils formaient une véritable communauté.»

Né en Angleterre, Alexi Murdoch a vécu en Écosse avant de s'exiler aux États-Unis pour étudier la philosophie. Aujourd'hui, il vit entre Berlin et la côte ouest écossaise. Un nomade? «J'ai besoin d'un endroit où je peux me retirer et me sentir à la maison, mais j'imagine que je n'ai pas encore trouvé où...»

Quand il retrace son parcours, Murdoch parle d'une série «d'accidents». Après ses études en Caroline du Nord, il a mis le cap sur Los Angeles, où il s'est mis à la guitare et à l'écriture de chansons folk. «J'ai commencé à jouer de la musique sans plan et sans y penser sérieusement, puis j'ai commencé à faire des spectacles.»

En 2000, l'une de ses chansons s'est fait entendre dans la série à succès Roswell. Deux ans plus tard, sa ballade Orange Sky a été choisie par les superviseurs musicaux de la série Dawson et du film Garden State (elle figure dans le film sans être sur la bande originale).

«Encore là, c'était un hasard, dit Alexi Murdoch. Je ne pensais pas au potentiel commercial de ma musique.»

Les chèques de droits d'auteur reçus au cours des 10 dernières années ont permis à l'auteur-compositeur de rester fidèle à sa nature discrète. «Cela a été bon pour moi, indique-t-il. Cela m'a permis de gagner ma vie sans me promouvoir. Je n'aime pas l'idée de me mettre en valeur ou de me marchander. J'ai aujourd'hui la chance et le privilège d'être libre.»

Le chanteur folk que Rolling Stone classait dans sa liste de 10 musiciens à surveiller en 2007 dit se sentir en période constante «d'ajustement». «Je ne me sens jamais à 100% confortable», confie-t-il. Cet état d'esprit est palpable en entrevue. Alexi Murdoch est réservé et réfléchi. Sa voix est douce et réconfortante, à l'image des pièces folk intimistes et sensibles de ses deux albums, Time Without Consequence, sorti en 2006, et Toward the Sun, en 2011.

La musique folk guitare/voix d'Alexi Murdoch plaira aux fans d'Iron & Wine et de Ray Lamontagne. Et son parcours «commercial accidentel» est la preuve que les artistes indépendants peuvent évoluer et gagner leur vie sans trop de compromis. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d'un film ou d'une série télé.

SUGGESTION DE LA SEMAINE

YAST : Le jeune groupe suédois Yast sortira son premier album la semaine prochaine. Il propose de douces mélodies rêveuses et accrocheuses, des arrangements au charme lo-fi et des harmonies vocales qui respirent l'insouciance de la jeunesse. Tout désigné pour les premières sorties printanières au parc et pour les fans de The Drums et de Tame Impala.

EN RAFALE

Après avoir été présenté en première au festival Tribeca, le documentaire mettant en vedette le groupe The National, Mistaken For Strangers, sera présenté au festival Hot Docs de Toronto, le 5 mai. Le film expose les différences opposant le chanteur Matt Berninger à son frère, un amateur de métal.