Mardi dernier, 3 gars su'l sofa a lancé son troisième album, Couteau Bongo. Entrevue sérieuse avec un groupe dont les textes de chansons analysent les petits détails de la vie comme le fait Louis-José Houde.

Comme ils le clament haut et fort sur leur nouvel album, les membres de 3 gars su'l sofa sont des «auteurs-compositeurs semi-professionnels». Ils ont des emplois en marge de leur carrière musicale, qu'ils comparent à «une ligue de garage de hockey».

«En ce beau mardi d'entrevues et de lancement, qu'avez-vous dit à vos boss, les gars?»

On a pris congé. Il y a une journée que je dois reprendre lundi!» lance Nicola Morel.

Le chanteur a pris une «vraie» journée de vacances, lui qui confesse se permettre de «faux» congés de maladie dans l'une des chansons de Couteau Bongo. «Un congé de maladie sans maladie juste pour aujourd'hui» avec «grasse matinée», un «déjeuner au spaghetti» et «un film de kung-fu».

Les membres de 3 gars su'l sofa pourraient se vanter d'être «les Louis-José Houde de la chanson». Les textes de leurs chansons décortiquent des petits détails de la vie: les gens qui pestent constamment contre la température, les jeux de séduction maladroits sur un plateau de danse et la fille dans un chalet qui s'ennuie d'un gars, qui, lui, ne s'ennuie pas.

À ses débuts, 3 gars su'l sofa était étiqueté à tort comme un groupe de musique absurde. Cet adjectif avait de quoi déplaire au trio. Ses chansons évoquent plutôt un deuxième degré avec une écriture fignolée. Le meilleur exemple est sans doute la chanson Cruise à 118, un délirant exercice de style qui utilise la métaphore de la drague pour décrire la vitesse de croisière parfaite pour être sécuritaire et à l'abri des policiers sur l'autoroute: Je suis comme un bum, mais pas vraiment/Je baisse la musique quand c'est glissant.

La musique à temps partiel

Guillaume Meloche-Charlebois est caméraman, Guillaume Monette multiplie les contrats de montage, alors que Nicola Morel gagne sa vie comme recherchiste. «Ça se marie très bien avec la musique», indique le premier.

Il fut une époque où le trio gagnait sa vie avec sa musique. Avec le recul, Nicola et les deux Guillaume confient qu'une certaine routine commençait à s'installer dans leur façon de composer. En se réunissant au local de répétition à temps partiel, les trois gars ont accouché de chansons plus directes avec un rythme plus productif. «On sent que les nouvelles chansons ont été écrites dans le même chunk de vie», dit Guillaume Monette.

«On écrit vraiment à trois mains sur le crayon en brainstorm et la direction est floue jusqu'à la moitié, poursuit Nicola Morel. À la moitié, on s'est rendu compte que c'était un disque de gars et d'histoires de bureau, car on a des jobs à côté.»

En studio, le trio a accueilli un quatrième membre: Maxime Drouin à la batterie. Le but: hausser le voltage des chansons. «On a voulu faire un disque qui montre ce qu'on est devenus en show», explique Guillaume Meloche-Charlebois. «On ne s'en cache pas: on aimerait ça faire les festivals d'été», ajoute Nicola Morel.

Plus rock

Pour les arrangements, 3 gars su'l sofa a refait équipe avec le réalisateur David Brunet (Tricot Machine, Coeur de pirate, Patrice Michaud) en lui donnant carte blanche. «Il nous est arrivé avec toutes sortes d'affaires et on a pigé là-dedans», indique Guillaume Meloche-Charlebois.

Voilà pourquoi le son folk dépouillé associé à 3 gars su'l sofa a pris une tournure «rock» sur Couteau Bongo, bien que cette étiquette fasse sourciller le groupe. «Breen Leboeuf ne serait pas d'accord! lance Guillaume Monette. Si on fait le party des Fêtes à Lapointe, là on va être rock!»

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3 gars su'l sofa. Couteau bongo. La tribu.