David Usher, c'est 1,3 million d'albums vendus, 10 numéros un au Canada à la radio et plusieurs prix Juno. Le chanteur, qui vient de lancer son huitième album solo et qui sera en spectacle ce soir au Club Soda, est aussi un entrepreneur web et un philosophe de la créativité.

Depuis cinq ans, le nomade David Usher s'est posé dans le quartier du Mile End, à Montréal. Ses deux filles vont à l'école en français. Le chanteur peaufine également la langue de Molière, en plus de la chanter. Il a fait le célèbre duo Je repars avec Marie-Mai et son nouvel album comprend un titre enregistré dans les deux langues, Rice Paper ou Papier de riz.

Dis-moi au moment de partir ailleurs/On oubliera le pire et les erreurs/Mais pas le meilleur, chante l'ex-leader de Moist.

David Usher a intitulé son huitième album solo Songs From the Last Day on Earth. C'est un album qui dégage à la fois de la sensibilité et du réconfort. «J'ai imaginé ce que j'aurais à dire à mes proches et à quels souvenirs les plus chers je me raccrocherais si le temps s'arrêtait», explique-t-il.

En studio, l'auteur-compositeur a travaillé ses chansons folk-rock avec le guitariste Guillaume Doiron et le réalisateur Jonathan Gallivan. «Guillaume est le guitariste acoustique de Marie-Mai. Fred St-Gelais et moi sommes de très bons amis», explique-t-il.

Vie de nomade

«Dans tous les projets créatifs sur lesquels je travaille, il n'y a jamais de plan, et je travaille beaucoup de façon live dans le studio, poursuit Usher. Je suis dans le moment présent.»

David Usher a eu et mène plusieurs vies. Fils d'un père montréalais juif et d'une mère bouddhiste thaïlandaise, il est né à Oxford, en Angleterre. Sa famille a vécu en Europe et en Asie. Il a formé le groupe Moist à Vancouver, sa femme et lui ont habité à New York avant de s'installer à Montréal. «C'est normal pour moi d'être en mouvement, dit-il. Mon travail se définit en faisant des choses dans la réalité à partir des idées qui sortent de mon cerveau.»



David Usher alimente aussi une carrière qui va bien au-delà de la musique. Il est engagé dans plusieurs organismes (Amnistie, Fondation David Suzuki), il écrit un billet mensuel sur le site du Huffington Post et il a une entreprise multimédia d'applications web (CloudID Creativity Labs). En entrevue, force est de constater qu'il est un philosophe de la créativité. Même le Financial Post a publié une longue entrevue sur son talent d'entrepreneur, lundi dernier. «Qu'on soit un artiste, en affaires, ou les deux, l'internet a fondamentalement tout changé pour nous, a-il fait valoir au journaliste économique du quotidien torontois. Dans l'environnement actuel, la créativité n'est pas un luxe ou un risque. C'est devenu une nécessité.»

«Que je conçoive de la technologie ou de la musique, c'est le même processus créatif, a-t-il également affirmé pendant notre entretien dans un café de la rue Hutchison. Je suis toujours mes instincts.»

Arrêter le temps

En d'autres mots, David Usher est un artiste en mouvement qui suit ses instincts, car il vit dans le moment présent. À 46 ans, il a sorti un album qui arrête le temps. Et son spectacle sera une rétrospective de sa carrière musicale. «Je vais jouer de vieux trucs... Je suis excité!»

Si on fait le décompte, David Usher en est déjà à 20 ans de carrière... Vertige? «Si je n'étais pas inspiré et que je n'avais pas autant de projets différents, peut-être, mais je suis privilégié d'être où je suis.»

Et sa créativité est à son paroxysme. «Je dois m'en remettre au nombre d'heures qu'il y a dans une journée.»

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David Usher sera en spectacle ce soir au Club Soda. Pour en savoir plus sur son entreprise: https://cloudid.com