Un troisième album, une nouvelle compagnie de disques et un projet parallèle qui devient carrément un autre groupe à part. Avec Diamonds in the Ditch, le groupe montréalais Yesterday's Ring, formé de trois membres du groupe punk Sainte Catherines, rapplique avec un road-disque.

Yesterday's Ring revient avec un troisième «vrai» album, Diamonds in the Ditch. À travers 15 chansons, le groupe montréalais propose une sorte de road-trip de rock-folk-country-punk, relatant les aléas de la tournée. Entre le sexe, la drogue et le rock'n'roll, il y a des histoires d'ex qu'on veut oublier et les blues de ne pas être à la maison.

 

Sans le vouloir, le chanteur Hugo Mudie a écrit une sorte de journal intime à travers ses chansons, qui se déroule entre le Québec et la Floride. «On n'a pas fait l'ordre des chansons en tenant compte des paroles. C'est un heureux hasard», souligne son comparse, le guitariste Louis Valiquette.

Yesterday's Ring éveille en nous le plaisir coupable d'écouter des chansons qui donnent envie de partir en road-trip, les vitres baissées. «Presque toutes les chansons ont le même accord, lance Valiquette. Ce sont les mélodies et les arrangements qui sont importants. On ne réinvente pas la roue, mais la roue est belle en maudit!»

Deux entités distinctes

Yesterday's Ring n'est plus le projet parallèle de quelques membres du groupe punk les Sainte Catherines. «Les deux projets sont menés de front, souligne Fred Jacques. Même que Yesterday's Ring nous rapproche plus de ce qu'on est maintenant et de ce qu'on écoute.»

Mudie, Valiquette et Jacques font partie des deux groupes. Mathieu Guilbault (basse), Rich Bouthillier (batterie) et Ryan Battistuzzi (cordes, pedal steel) complètent Yesterday's Ring.

«On ne pourrait pas faire tout l'éventail de musique qu'on fait en étant un seul groupe», explique Louis Valiquette. Le punk est un genre dicté par certaines «règles» musicales et les fans de Sainte Catherines - qui auront aussi droit à un nouvel album prochainement - ont des attentes bien particulières. «On veut garder les deux entités séparées», résume Fred Jacques.

Pour la sortie de Diamonds in the Ditch, Yesterday's Ring a quitté l'étiquette Dare to Care Records (Malajube, We Are Wolves) pour se joindre à Aquarius (Sum 41). L'album a également des distributeurs aux États-Unis et en Allemagne. «Nous voulions aller voir une autre équipe pour voir jusqu'où on peut pousser», explique Fred Jacques.

Même si les chansons de Diamonds in the Ditch ont toujours un côté crade et «taverne», la réalisation donne un son de loin meilleur à celui des albums précédents. «La réalisation d'El Rancho était limite. Là, nous avions du budget, du temps et un meilleur studio.»

Le réalisateur Ryan Battistuzzi est membre de Yesterday's Ring. Il a enregistré l'album de Bonjour Brumaire, dont faisait jadis partie Béatrice Martin, alias Coeur de pirate. Un et un font deux: elle a accepté de chanter sur une pièce de Diamons in the Ditch.

Mara Tremblay et Keith Douglas de Mad Caddies s'ajoutent aux collaborateurs. «On fait chanter Mara en anglais», souligne Fred Jacques.

Scène musicale montréalaise

Cela fait presque 10 ans que la bande de Sainte Catherines/Yesterday's Ring roule sa bosse. Aujourd'hui, quatre de ses membres sont pères. Louis Valiquette et Fred Jacques n'aiment pas ce qu'est devenue la scène musicale montréalaise. «On n'a jamais été dans les bands cool de Montréal», dit Fred Jacques, même si Sainte Catherines a obtenu un contrat avec le légendaire label californien Fat Wreck Chords.

«L'industrie me gosse plus que jamais, poursuit Louis Valiquette (le fils de Gilles). T'écoute Tout le monde en parle et Guy A. met ses petites tounes cool. À Montréal, c'est vraiment une question de hype. Nous, ça fait longtemps qu'on existe, donc ça ne compte pas.»

Mais bon, le plaisir de jouer de la musique est toujours là. «On fait notre affaire et on continue notre route», conclut Fred Jacques.

Yesterday's Ring sera en spectacle au Divan Orange, les 29 et 30 mai.