Cette année, le Festival de musique de chambre propose un nouveau volet, «Rock de chambre». On en discute avec un des participants, Philippe B.

La série se déroule à la Sala Rossa. Chaque soir, un ensemble de musique de chambre est suivi sur scène par un groupe plus populaire.

Ça commence aujourd'hui avec Mark Djokic et Anne-Julie Caron en première partie, suivis de Courtney Wing et le Liederwolfe Collective. Demain, ce sera au tour du Quatuor Roddick, puis de Torngat. Finalement, dimanche, l'accordéoniste russe Vladimir Sidorov précédera Philippe B.

B. sera alors accompagné de trois musiciens qui, comme lui, jouent dans le groupe de Pierre Lapointe: Philippe Brault à la contrebasse, Guido del Fabbro au violon (Rodéoscopique) et Josiane Paradis à l'accordéon (Galant tu perds ton temps).

«On a rencontré Vladimir Sidorov en conférence de presse le mois dernier. Honnêtement, même si Josiane a une formation classique, elle était un peu intimidée. Moi aussi, d'ailleurs. C'est un accordéoniste de fou, un virtuose.»

Il espère que ce nouveau volet élargira la conception de la musique de chambre. Torngat est intéressant à cet égard, croit-il. «Leur post-rock, c'est la musique instrumentale d'aujourd'hui. Mes amis qui ont une formation classique connaissent tous très bien ce style-là. Mais plusieurs amateurs de classique un peu plus vieux n'en ont jamais même entendu parler. Ça me surprend toujours.»

La musique de B., ancien chanteur de Gwenwed, allie la chanson française aux chansons de racines américaines. Un «petit quatuor acoustique» habille les pièces de son deuxième disque, Taxidermie. Il proposera encore une fois le spectacle de cet album, avec en plus une poignée de nouvelles compositions.

Sur Taxidermie, on entend de subtils échantillonnages classiques, comme deux extraits du Requiem de Fauré. «Je les ajoutais à la fin pour habiller mes compositions, explique-t-il. Mais pour mes nouvelles pièces, l'ordre est contraire. Je commence avec une oeuvre comme la Symphonie pathétique de Tchaïkovski, et j'écris en fonction de ce qu'elle m'inspire. J'ai utilisé l'intro sourde pour bâtir un refrain. Il y a beaucoup d'essais et d'erreurs, c'est parfois de l'huile et de l'eau qui ne se mélangent pas.»

B. insiste que le lien reste subtil, assez pour ne pas avoir de lien avec son invitation au Festival de musique de chambre. «Ce sont deux cultures parallèles, admet-il. Par exemple, personnellement, je préfère apprendre une partition par coeur, car ma lecture est mauvaise. Mais malgré tout, ça fait des mariages intéressants, comme le prouve le concert de Pierre (Lapointe) avec l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal. Yannick Nézet-Séguin nous respectait, et de belles choses sont arrivées.»

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Le volet rock de chambre du Festival de musique de chambre, jusqu'à dimanche soir à la Sala Rossa. Pour la programmation complète: www.festivalmontreal.org