Le 28 décembre au Medley, Patrick Groulx, le comique adulé des ados, s'associera à son autre lui-même, Pat Groulx le chansonnier, accompagné des Bas blancs et d'invités surprenants.

«Patrick, c'est pour l'humour, Pat c'est pour la musique», nous confie l'artiste prolixe qui se méfie un peu des étiquettes. «À l'ADISQ ou ailleurs, je vais être inscrit à quelle catégorie? Je suis humoriste ou chanteur? Animateur radio ou télé? Mon disque est-il folk, pop, country, rock? Je ne sais jamais trop quoi dire.» Patrick (et Pat), avec le groupe rassemblé pour l'événement et nommé Les Bas blancs, d'excellents musiciens, déplacent le show à travers toute la province depuis quelque temps déjà: «Mon show, c'est un show d'humour de 2h avec entracte. C'est du stand-up. Après, je dis au public qu'il peut s'en aller. Mais que s'il reste, mon band va venir me rejoindre, on va faire de la musique, et ne sort pas de la cabane! La musique, je ne voulais pas l'imposer. C'est un show d'humour avec un bonus.» Et c'est un peu de ce bonus qu'on retrouve sur le CD.

 

Grand fan de folklore (Les Charbonniers de l'enfer, Michel Faubert), de bluegrass et de country (Hank Williams, père et fils, Johnny Cash), Pat, accompagné de ses Bas Blancs a concocté de véritables tounes, dont certaines ont tourné et tournent encore à la radio (Sylvie-Anne, Maryse), tounes qui ne sont pas des pastiches à la François Pérusse ou à la Chick'n Swell ou des délires absurdes à la manière des Denis Drolet. «J'aime le country parce que c'est simple et que ça vient te chercher. J'ai commencé à jouer de la guitare quand j'étais très jeune avec mon père Claude Groulx. À 15 ans, j'ai commencé à écrire des tounes, pour moi. J'étais très timide de chanter devant le monde. Je n'ai jamais pensé que j'avais une grande voix. Ma grand-mère, ma famille, me demandaient toujours de chanter. J'ai grandi dans une famille franco-ontarienne, avec les chansons à répondre, les contes et les histoires, une famille fière de ses racines, francophone et contente de l'être, dans les petits villages Gaulois de l'Ontario.»

L'esprit des chansons de Pat, s'il n'est pas du tout au déconnage, reste un esprit festif, un esprit de party, cela même si ses ritournelles évoquent souvent les petites misères ordinaires du coeur et les tristesses communes de l'âme. «Je me disais toujours qu'à un moment donné, j'aurais le guts de chanter mes tounes devant le monde sans devenir rouge comme une tomate. Quand j'écoute du bluegrass, j'ai l'impression que, dans une autre vie, j'étais poigné dans les champs de coton des États-Unis. «

Mais Pat se fait plaisir en chantant, n'aspire pas à la reconnaissance et, resté obscurément timide malgré sa carrière, n'a pas de hautes ambitions en tant que chanteur. «C'est des vraies tounes, de la vraie musique, mais je ne voulais pas que le monde pense que je me prends au sérieux. C'est pour ça que le groupe s'appelle Les Bas blancs. J'ai une sorte de gêne. Je ne voulais pas mettre ma face d'humoriste sur l'album.» D'où l'idée de faire poser son ingénieur du son sur la photographie de pochette, un habitué des studios Victor au faciès semblable à «un croisement entre Brassens, Einstein et Fardoche.»

Pat (et Patrick), avec sa bande, reprendra sa tournée dans la province en janvier et prépare déjà un deuxième album (prévu pour le prochain printemps.) Groulx frétille d'enthousiasme pour son Groulx show du temps des Fêtes à Montréal, au mythique Medley, spectacle et happening avec invités: Louis-José Houde, Jonathan Painchaud, Dominic Paquet, Vincent Vallières et, bien sûr, Les Bas blancs.

Patrick Groulx et les Bas blancs, le 28 décembre au Medley.