Deux ans après les chansons country-folk attachantes de Wandering Eyes, Angela Desveaux refait surface avec son groupe, The Mighty Ship, ainsi qu'avec un nouvel album plus rock. Une étape charnière dans la vie artistique de cette Montréalaise discrète, mais bien déterminée.

Même si ce n'est pas toujours simple de vivre du folk en anglais au Québec, la chanteuse ne regrette pas d'avoir fait le saut de son Cap-Breton natal à la métropole. En 2005, le producteur, et ancien percussionniste d'Arcade Fire, Howard Bilerman, tombe sous le charme de cette voix, que l'on compare déjà à Gillian Welch et à Lucinda Williams.

Peu de temps après, le couple commence alors à travailler sur ce qui deviendra Wandering Eyes. Sous contrat avec l'étiquette américaine Thrill Jockey (Tortoise, The Fiery Furnaces), Desveaux part alors à la con­quê­te du Canada et des États-Unis.

Effort de groupe

Grâce à un succès d'estime ainsi qu'à une critique plutôt favorable au départ, on peut dire que les choses avancent graduellement pour cette auteure-compositrice-interprète anglophone.

«Cette fois, je sens que ce disque est davantage un effort de grou­pe. Il reste que je compose la plupart des chansons, mais j'accueil­le aussi ouvertement les idées de chacun des musiciens. L'influen­ce rock, ça vient beaucoup des autres et surtout de la tournée qui a suivi Wandering Eyes.»

Avec l'aide d'un nouveau réalisateur aux commandes, Angela Desveaux & The Mighty Ship fait ressortir davantage la lumière que le côté sombre de cette musique country.

«Je crois qu'avec Dave Draves, sa façon de produire accentue le côté pop de certaines mélodies [mentionne Desveaux]. Je ne cher­­che pas à devenir quelqu'un d'autre, mais cet album correspond davantage à mon état d'esprit actuel. Il y a encore du country et du folk à la base, mais je trouve que c'est plus diversifié comme approche.»

Conter des histoires

Le nom de son groupe et la pièce-titre du disque renvoient à une histoire familiale qui pointe, encore une fois, vers ses origines.

«Ma grand-mère a perdu son premier mari en mer. C'est une sorte d'hommage que je lui rends, tout comme au folklore de la Nouvelle-Écosse. Que ça passe par le rock ou le country, on finit toujours par raconter des histoires.»

L'enregistrement de The Migh­ty Ship donne aussi l'impression d'une affaire de famille.

«On a travaillé au studio de mon copain Gilles Castilloux, qui joue également de la batterie, avec Mike Feuerstack à la guitare et Eric Digras à la basse. Simplement notre équipe, plus des invités comme Mike O'Brien ou Joe Grass. C'est ce qui nous a permis d'explorer ces nouveaux horizons en toute confiance.»

Et l'on sent une réelle fierté, à l'autre bout du fil, chez cette jeune chanteuse à découvrir.