Si l'on devait définir le style musical de Beck en un seul mot, cela serait «éclectisme». Depuis plus de deux décennies, ce grand nom de la scène rock alternative n'a cessé de mélanger les influences et les styles de musique, comme le hip-hop ou la musique mexicaine.

Mais avec son nouvel opus Colors, aux sonorités résolument enjouées, le chanteur de Los Angeles livre ce qui s'apparente le plus à un album de pop classique.

Colors, qui sort vendredi, est son premier disque depuis le sombre Morning Phase, avec lequel il avait remporté un Grammy en 2014. Mais à l'inverse de son précédent album, Colors apparaît comme une ode à la vitalité, et à 47 ans Beck ne cesse d'expliquer qu'il se sent libéré.

«Je suis tellement libre!», s'exclame-t-il ainsi sur le morceau éponyme I'm So Free. À l'image de cette déclaration, le nouveau style de Beck penche plus vers l'euphorie et l'optimisme que l'ironie. Ses paroles sont peut-être plus simples, mais ce n'est pas le cas de ses compositions.

Sur cet album, il offre à ses fans une musique savamment orchestrée, où les contre-mélodies s'enchainent avec harmonie.

I'm So Free, taillé pour les concerts, commence avec un rythme pop, avant que n'arrive un refrain exaltant, gorgé de guitares à la Nirvana. Dear Life est construit autour d'une mélodie jazzy interprétée au piano, et Wow s'appuie sur un rythme de rap.

Beck avait annoncé la sortie de cet album pour octobre 2016, avant de repousser le projet sans donner d'explications. Colors est le fruit d'un travail avec Greg Kurstin, coauteur du succès d'Adele Hello, et l'un des producteurs les plus renommés de l'industrie musicale.

Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble au début des années 2000, quand Beck avait invité Greg Kurstin à le rejoindre en tournée pour jouer du clavier sur scène.

Mais cette collaboration renforce l'impression que Beck, longtemps un personnage iconoclaste, a souhaité livrer un album plus commercial et enjoué avec Colors.