Depuis Dur et tendre, en 2003, il a peu fait parler de lui. Du moins musicalement. Claude Dubois revient à l'avant-scène en lançant Clone, son nouvel album de chansons originales, mais aussi en annonçant un spectacle au Théâtre Corona le 10 mai prochain avec son nouveau partenaire, evenko.

«J'étais un peu à l'écart au cours de la dernière décennie. Je ne travaille qu'avec des gens qui m'intéressent et qui m'amusent. Sinon, je reste chez nous!», lance d'emblée Claude Dubois avec son légendaire franc-parler. «De plus, je ne souffre pas de ne rien faire!», ajoute-t-il en souriant.

Lors du lancement de Clone, hier, le chanteur en a profité pour annoncer qu'il se joignait à l'équipe d'evenko, qui produira dorénavant ses spectacles.

«Je n'avais plus d'agent et je n'en voulais pas. J'allais où on me voulait. Par contre, beaucoup de gens m'envoyaient des clins d'oeil pour me demander quand j'allais venir dans leur coin. Ça m'a fait remettre en question mon côté sauvage et ermite social. J'ai rencontré evenko et je me suis dit: «Allons travailler, ça va faire changement!»», dit Dubois en s'esclaffant.

Tout en morceaux

Tout juste rentré d'une tournée de presque trois ans en France avec le collectif Âge tendre et têtes de bois, il a pris une pause en Guadeloupe en famille et est revenu au Québec avec quelques airs en chantier.

«J'avais écrit Tout ce que j'ai fait à Aix-en-Provence, mais elle n'était pas terminée. Je la trouvais encore trop vieux jeu. Ça m'a obligé à tout remettre en question: c'est de là que vient le titre de l'album, Clone, au sens mécanique de la chose. J'ai voulu casser ma façon d'écrire. Maintenant, je mets tout en morceaux et j'utilise un phrasé plus proche de ce que Vigneault chantait quand il faisait des reels», explique-t-il.

Rapidement, Claude Dubois a terminé ses premiers titres et Voir plus loin s'est retrouvée sur les ondes radio.

«Je me commets alors à dire que je vais finir mon disque pour septembre. Mais il m'en reste au moins sept à écrire!», explique-t-il.

Trouvaille

Après quelques mois en studio, Claude Dubois a finalement proposé Clone, un double album, composé d'un disque version pop et d'un autre sobre de ses 10 nouvelles compositions.

«Le même texte devient tout autre chose. Pour moi, c'est une trouvaille! L'idée est partie du fait de ne pas vouloir froisser le public qui me suit depuis de nombreuses années et de rejoindre aussi les générations avec le sobre. Mais j'ai voulu faire le pop pour moi, car ça m'amuse! Montez le son du disque pop et vous allez comprendre!», raconte Dubois.

Sur la pochette dépliable de Clone, on retrouve le visage du chanteur aujourd'hui, mais aussi celui de lui enfant, juste à côté du portrait de son fils Mathys. Qu'est-ce que Claude Dubois, 3 ans, aurait dit à Mathys? «Sûrement quelque chose comme: «Mon petit criss de bourgeois!»», dit le chanteur en riant.

50 ans de carrière

Claude Dubois fêtera en 2014 ses 50 ans de carrière, mais écarte toute possibilité d'annoncer un jour une tournée d'adieu.

«Maurice Chevalier chantait encore à 95 ans et il n'a jamais dit qu'il allait arrêter. Je n'ai jamais été groupie, mais c'est un modèle et j'ai plus envie de lui ressembler», dit-il.

«Je ne ferais pas non plus quelque chose comme 50 ans, 50 chansons. Robert Charlebois le fait déjà! Il se peut, par contre, que je vous sorte un truc fou sur un nouveau support avec 200 chansons dessus!»

Un Centre Bell, alors, pour fêter ça? «On n'est pas rendu là, mais on verra!», dit en souriant le chanteur, qui sera au Théâtre Corona le 10 mai 2014, puis au Capitole les 16 et 17 mai.

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Claude Dubois décortique avec La Presse, samedi, les chansons de Clone, son nouvel album.