Édith Piaf, Charlebois, Jacques Brel, Bécaud, Dubois: Marc Hervieux s'est fait plaisir en consacrant son nouvel album aux grandes chansons qui l'ont marqué, en version symphonique. Il lance ce soir Mes plaisirs sous étiquette Atma Classique.

L'enregistrement a été réalisé avec l'Orchestre symphonique de Québec, sous la direction de Stéphane Laforest, à l'occasion de deux concerts au Grand Théâtre de Québec en février dernier. Le ténor l'avoue d'emblée: ce n'était pas une tâche facile que de choisir seulement douze chansons. Avec des titres comme La Quête ou l'Hymne à l'amour, il sait aussi qu'il se mesure à des monstres sacrés.

«Quand tu essaies de choisir des chansons en français pour un album, tu te rends vite compte que tu pourrais faire un disque par année pendant 50 ans, lance-t-il. Je suis bien conscient, quand j'écoute les versions originales, qu'elles sont extraordinaires. Je sais que jamais je ne pourrai arriver au même niveau que ces icônes. Je me suis demandé un million de fois: ai-je le droit de refaire ces chansons? Et à chaque fois, la réponse était: pourquoi pas? Après tout, je ne vois pas pourquoi je brimerais mon plaisir de les chanter. J'ai juste une vie à vivre. Alors je me donne le droit de les chanter à ma façon, et de leur donner une facture différente en faisant une version symphonique.»

L'un des objectifs était de rendre sur disque l'expérience immédiate du concert.

«Je voulais créer un événement, et que ce moment particulier se retrouve sur le disque. Je ne voulais pas qu'on fasse de corrections en studio, mais que ce soit humain, au risque qu'il y ait des imperfections. À quoi bon faire un enregistrement live si on change tout après?»

Cependant, le terrain avait été préparé soigneusement pour se démarquer de la pop symphonique générique.

«Je tenais absolument à ce que soit Simon Leclerc qui arrange non seulement les chansons, mais toute la partie de l'orchestre, parce qu'il a sa façon unique de repenser chaque pièce.»

Chansons et histoires

Autour de chaque chanson, le populaire ténor aurait une anecdote personnelle à raconter.

«Piaf, c'est ma découverte de la chanson française, quand j'avais 14 ans. Je réalisais en l'entendant qu'il y avait autre chose que le country de mon enfance. Bécaud, c'est une autre révélation à 15 ans. Quand je l'ai entendu en spectacle au St-Denis chanter Et maintenant, que vais-je faire?, ça m'est rentré dedans et je me suis dit: c'est ça que je veux faire!»

«La Quête, de Brel, pour moi, a un sens particulier. La première fois que j'ai dit à mon père que je voulais être chanteur, il m'a dit: pas de problème, mon gars, mais qu'est-ce que tu vas faire pour gagner ta vie? Et plus tard, pendant mes études en musique, j'ai participé à un concours de chant où j'ai fini dernier. Les juges m'avaient dit que je n'avais aucun talent et que je serais mieux de faire autre chose. Alors pour moi, les paroles de cette chanson prennent tout leur sens: rêver un impossible rêve. Ce que ça dit, c'est de ne pas lâcher et d'aller jusqu'au bout.»

Au milieu de ces grands succès, il y a aussi Ma mère, de Paul Daraîche.

«J'ai grandi avec la musique country et en particulier le country québécois, que mon père adorait. Il était logique d'inclure au moins une chanson en lien avec les influences musicales de mon enfance.»

CHANSON

Marc Hervieux et OSQ. Mes plaisirs / Atma Classique.