Roxanne Potvin ne pensait pas sortir un nouvel album en 2011, mais le hasard a bien fait les choses. Encore une fois.

Printemps 2010. L'auteure-compositrice-interprète décide de s'offrir une tournée de blues en duo dans des villes européennes.

Elle est partie avec pour principaux bagages sa guitare et une liste de chansons, des incontournables et des méconnues du blues. «J'avais le goût de faire du blues, rien que du blues. Et les chansons n'allaient pas être les miennes, mais plutôt celles des autres. Je me suis monté une setlist et j'ai débarqué en Europe. J'ai fait des rencontres exceptionnelles et j'ai surtout chanté du blues et ça, ça me manquait énormément.»

Le voyage et la série de performances tiraient à leur fin et Roxanne Potvin s'apprêtait à rentrer à Montréal. Rendue à Londres, elle a décidé de vérifier ses courriels. Surprise, elle avait reçu un message du musicien et réalisateur de Vancouver Steve Dawson. Il lui proposait de réaliser son prochain album. «Je n'avais pas de plan à mon arrivée à Montréal et je commençais à manquer d'argent. Je ne pouvais pas dire non à l'invitation de Steve Dawson. J'ai donc passé l'été 2010 à écrire et à composer les chansons du dernier album.»

Le titre de cet album est Play. Son auteure l'avoue: il s'agit d'une évolution et non d'un nouveau départ. Ne cherchez pas de rupture entre Careless Love, paru en 2003, et le plus récent opus, car il n'y en a pas. «C'est une question de curiosité, un désir de progresser et de mieux comprendre mon métier, a-t-elle raconté. J'ai fait confiance à Steve Dawson et je suis ravie du résultat.»

Une pause à Montréal

Roxanne Potvin a grandi à Gatineau avant de s'installer à Toronto, en 2003. «J'étais au début de la vingtaine, j'avais le désir de bouger, la grande ville m'attirait et Toronto me semblait être une destination logique.»

Elle a passé six années dans la métropole canadienne avant de mettre le cap sur Montréal, en septembre 2009. «J'avais le goût de retrouver un certain confort et, surtout, je me rapprochais de ma famille et de mes proches.»

Son déménagement à Montréal allait d'abord et avant tout être le début d'une pause pour Roxanne Potvin. «Je ne voulais pas ressentir de pression pendant une certaine période. J'ai décidé de prendre du recul et de regarder tout ce que j'avais fait depuis mes débuts dans le métier. J'étais très consciente de mon amour pour la musique, mais j'avais certaines interrogations et je voulais y trouver des réponses. Bref, j'ai passé une année à apprendre mon métier - et chez moi, par-dessus le marché.»

Une année où elle en a également profité pour suivre des ateliers d'écriture et de compositions de chansons. «Ma grande curiosité m'a incitée à me perfectionner. Il ne faut rien tenir pour acquis dans ce métier et j'en suis parfaitement consciente.»

Les ateliers ont porté leurs fruits. D'ailleurs, une des chansons du dernier album, Dis-moi que tu m'aimes, a été écrite durant cette période. «Elle a été un de mes devoirs du cours d'écriture.»