À 20 ans, Jonathan Roy a réalisé que sa carrière de hockey tirait à sa fin et il a décidé de se tourner vers son autre passion, la chanson.

Le jeune auteur-compositeur-interprète était à Montréal, mercredi, pour lancer What I've Become, son premier album où il livre ses émotions dans un style folk-rock.

Comme le dit le titre, il voulait d'abord faire un album pour montrer ce qu'il est devenu, alors qu'il vient de renoncer à une carrière professionnelle au hockey. La tournée de promotion et son passage à Tout le monde en parle, dimanche dernier, lui a montré que son image, ternie par une bagarre au cours d'un match junior, la saison dernière, pouvait être changée.

«À la suite de Tout le monde en parle, j'ai vraiment réalisé que c'était faisable, que je pouvais tourner ça de bord», a-t-il expliqué quelques instants avant de se produire sur la scène du Belmont, à Montréal.

D'ailleurs, il aura à subir un procès à la mi-juillet pour voies de fait, à la suite des gestes posés à l'endroit du gardien de but Bobby Nadeau, des Saguenéens de Chicoutimi, en mars 2008. S'il est reconnu coupable, il sera passible d'une amende de 2000 $ ou de six mois de prison.

Les 13 pièces de l'album - toutes signées par Jonathan Roy - sont en anglais. Quand son père, Patrick, a été échangé du Canadien à l'Avalanche du Colorado, il n'avait que 6 ans et il admet d'emblée être plus à l'aise en anglais.

«Je ne sais ni lire, ni écrire en français. Quand j'ai commencé à écrire des poèmes, vers l'âge de 13 ou 14 ans, ça c'est naturellement fait en anglais.

«Mais je prends actuellement des cours de français et peut-être qu'un jour je me sentirai assez à l'aise pour écrire des chansons dans cette langue.»

L'idée d'un album est née d'une rencontre entre Jonathan Roy et le producteur Richard Samson, qui a décidé d'être de le prendre en charge sur le plan musical.

Jonathan Roy a été épaulé par de nombreux collaborateurs, dont le DJ Peakafeller, Dick Duff numéro 8 (en fait, le nom de scène de Richard Samson), Patrick Painchaud, de même que les choristes Sylvie Desgroseilliers et Kim Richardson.

Côté spectacle, Roy a déja prévu participer à deux événements majeurs à Québec, au début de l'été.

Son père l'appuie

Son père et sa mère étaient d'ailleurs sur place pour l'encourager. Habile à contrôler l'allure des entrevues qu'il accorde, Patrick Roy a bloqué toutes les questions portant sur son propre avenir professionnel.

«Par respect pour mon fils, je ne parlerai pas de hockey ce soir», a-t-il dit une fois, en français et en anglais, avant d'être néanmoins très généreux de son temps avec les nombreux journalistes sur place.

En ce qui a trait à l'album, Patrick, qui a admis ne pas connaître la musique, a déclaré ne pas se reconnaître dans l'oeuvre de son fils.

«Mon père connaît ça par contre: il a fait partie d'un groupe qui s'appelait Les Mégatones quand il était plus jeune et il a ensuite enregistré deux albums de jazz en français. Alors je l'ai invité à l'un des spectacles de Jonathan dernièrement.

«Après quelques chansons, comme je ne voyais pas de réaction de sa part, je lui ai demandé ce qu'il en pensait. Sa réponse a été simple, mais en disait long. Il m'a répondu qu'il voyait dans les yeux de Jonathan la même passion qu'il voyait dans les miens quand je jouais.»

Patrick est d'ailleurs heureux que son fils ait pu trouver une autre passion que le hockey.

«Comme parent, ce qu'on veut, c'est de voir nos enfants réussir et faire ce qu'ils aiment. Jonathan aurait pu revenir pour une dernière saison au hockey junior, mais je pense qu'il a vu que c'était peu probable que cela se réalise et là, cette opportunité se présente.»