C'est vrai qu'elle a quelque chose de préfabriqué et de synthétique, Mylène Farmer. C'est même pour cela qu'on l'aime quand on l'aime (et que ses détracteurs en font des gorges chaudes...): en poussant l'artifice à l'extrême, Mylène s'en joue et souligne l'étrange goût de notre ère pour le factice, la chirurgie plastique, la quête d'une perfection qui n'a rien de naturel ou de normal...

À la manière des albums de Madonna, mais en français, Point de suture est principalement conçu pour danser (les textes en sont, c'est vrai, sérieusement ordinaires quand on les lit, mais extrêmement efficaces quand on les chante et danse...), mêlant sexualité glauque (les poupées suturées de la pochette, c'est un hommage à la scarification ou à la plastie?) et beats, cette fois plus électro que dance, toujours concoctés par Laurent Boutonnat, Pygmalion de Farmer depuis 1984.

Deux curiosités: a) la présence de Moby sur une chanson; b) la chanson intitulée Dégénération (texte con à la lecture, mais parfait quand Mylène le chante!) et qui n'a ABSOLUMENT rien à voir avec Mes Aïeux. Ton arrière-arrière-grand-père n'aurait pas aimé Mylène Farmer... 

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Mylène Farmer

Point de suture

Polydor/DEP 


À écouter: Dégénération