«Thunder, ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah....» Dans l'immensité du Stade olympique, la mythique introduction de Thunderstruck d'AC/DC, appuyée par le solo tonitruant d'Angus Young, a galvanisé le spectacle du groupe australien après son premier tiers.

Sous sa casquette grise, Brian Johnson s'époumonait avec son chant grinçant haut perché singulier. Pendant ce temps, Young, vêtu de son traditionnel habit d'écolier, tapait fougueusement du pied d'un côté à l'autre de la scène comme lui seul peut le faire.

Comme dans le bon vieux temps, deux heures durant, presque sans signe de vieillissement.

Après s'être produit en grand sur les Plaines à Québec, AC/DC a attiré plus de 40 000 spectateurs au Stade olympique, hier soir, soit plus du double de deux spectacles à guichets fermés au Centre Bell.

Beaucoup de fans avaient la tête illuminée par des cornes rouges qui reprenaient la forme de l'arc-en-ciel diabolique dominant la scène.

Le spectacle avait débuté avec une projection reproduisant les premiers pas sur la Lune. À la suite d'une explosion de magma, les deux astronautes qui venaient de planter un drapeau américain ont vu celui de l'Australie avec une jolie blonde. Des feux d'artifice ont alors jailli sur scène avant qu'Angus Young ne martèle les premiers accords de Rock or Bust, pièce-titre de l'album contemporain d'AC/DC sorti en décembre dernier.

Pour le reste, AC/DC a surtout pigé dans son vieux matériel, autant la période du chanteur Bon Scott que celle de Johnson.

Seul hic manifeste pendant Shoot to Thrill, qui a suivi: les écrans géants dont les images ne semblaient pas toujours synchrones avec la musique.

Moments forts, outre Thunderstruck: les classiques Back in Black, You Shook Me All Night Long, Have a Drink on Me, ainsi que l'immense cloche descendue de l'enfer pendant Hells Bells.

Une mention pour le solo d'Angus Young, qui semblait devoir durer plus d'un quart d'heure sur Let There Be Rock, et pour le rappel prévu avec Highway to Hell.

Rappelons que le guitariste Stevie Young remplaçait Malcolm Young (qui souffre de démence), alors que le batteur Chris Slade s'était substitué à Phil Rudd (qui a des problèmes avec la justice).

Pour que la machine des chansons opère à son plein potentiel, Johnson n'avait qu'à piétiner en s'écriant dans son micro comme à son habitude, pendant que Young s'exécutait en sautant sur une jambe.

Trempé de sueur, Young a rapidement largué sa casquette et son veston. Du début à la fin, Johnson n'a pas épargné ses cordes vocales.

En forme, les «bonhommes» sexagénaires.

Les défauts du Stade olympique

AC/DC s'était aussi produit au Stade olympique en 2009 lors de sa précédente tournée. Le groupe coqueluche des adolescentes One Direction y sera aussi la semaine prochaine.

En 2015, rares sont les groupes qui peuvent le remplir. Il y aurait les Rolling Stones, U2, Metallica, peut-être Coldplay et Madonna...

Le Stade a beaucoup de détracteurs, même pour les matchs de l'Impact et des Alouettes.

Outre la qualité du son, l'immensité du Stade olympique ne peut recréer l'atmosphère d'un Centre Bell affichant complet ou la magie du parc Jean-Drapeau. Avec la foule nombreuse et son dispositif scénique, le spectacle d'AC/DC a néanmoins prouvé que cela peut être une solution de rechange adéquate.