Si les Taylor Swift, Foo Fighters et même Dave Matthews Band ont imposé des clauses prohibitives dans leur contrat, Nicki Minaj refusait carrément la présence de photographes de presse, hier soir, au Centre Bell.

Pourtant, l'image fait partie prenante de l'industrie de la musique pop. C'est même essentiel à la carrière de Nicki Minaj, adepte de la chirurgie plastique, qui met en valeur ses courbes féminines dans un univers rose de poupée.

Surprise: après une heure de spectacle à peine, Minaj a quitté la scène sans donner de rappel, alors qu'elle avait offert un spectacle beaucoup plus généreux la veille à Toronto.

Que s'est-il passé? Nous l'ignorons. Un gardien de sécurité a indiqué à La Presse que le programme prévoyait bel et bien 90 minutes sur scène.

Le spectacle du Pinkprint Tour a débuté avec des images en noir et blanc de Minaj avant qu'une immense empreinte digitale n'apparaisse sur une grande toile blanche. Vêtue d'une robe de dentelle noire au décolleté plongeant, la star a fait son entrée en scène avec All Things Go, pièce d'ouverture de The Pinkprint, son troisième album et le plus récent.

Une danseuse de ballet s'est élancée pendant The Crying Game. Nicki Minaj ne chantait pas, pas même en lip-sync sur la bande préenregistrée.

Quatre danseuses l'ont rejointe pour Feeling Myself (dont Beyoncé figure sur l'enregistrement). Minaj a exhibé ses fesses à travers des collants transparents.

La rappeuse a dit à la foule n'avoir conservé aucun souvenir de son dernier passage au Centre Bell. Les 8500 spectateurs présents lui ont rappelé que c'était avec Britney Spears en 2011.

Après avoir vanté à la foule l'importance d'une bonne éducation, Nicki Minaj a souligné de façon coquine la présence «d'hommes sexy». Elle leur a demandé s'ils étaient plutôt des hommes «à seins» ou des hommes «à fesses». C'était bien entendu une introduction à son tube Anaconda, ode à son fessier.

Autres moments chauds: son tube avec David Guetta Hey Mama, ces deux spectateurs de Granby et une troisième de France que Nicki a fait monter sur scène pendant Whip It, et Starships (qui s'est révélée être la finale).

Il y a eu une belle communion avec la foule pendant Moment 4 Life, que Minaj chantait à l'origine en duo avec Drake, aujourd'hui l'ennemi juré de son petit ami Meek Mill.

Querelles sur Twitter

Nicki Minaj et son amoureux - qui assurait l'une des premières parties du spectacle d'hier - ont eu tous deux des différends très médiatisés sur Twitter, tout récemment. La première avec Taylor Swift, le second avec Drake.

La rappeuse n'a pas digéré que le clip de son tube Anaconda ne soit pas en nomination aux MTV Video Music Awards. Elle a écrit: «Si des femmes très minces jouent dans votre clip, vous aurez une nomination pour le clip de l'année.»

Hier soir, la foule qui attendait patiemment Minaj a eu droit à deux titres de Swift. La rappeuse a également invité sa flamme à remonter sur scène à ses côtés.

À Toronto, la veille, la foule avait hué Mill, ne lui pardonnant pas d'avoir affirmé que Drake - fier représentant de la Ville Reine - n'écrivait pas les paroles de ses chansons.

Hier, à Montréal, Meek Mill avait la foule dans son camp, surtout pendant Ima Boss, mais sa prestation a été trop relâchée.

Mill ne jouit pas de la même popularité que sa douce moitié. Drake le lui a rappelé sans ménagement, hier, dans la riposte qu'il a mise en ligne sur Soundcloud, intitulée Back to Back, où il affirme que Mill se laisse entretenir par Minaj.

Selon le New York Times, Nicki Minaj - née dans les Caraïbes et qui a grandi dans le Bronx - est l'une des femmes noires les plus influentes des États-Unis, aux côtés de Michelle Obama et de Beyoncé.

Sur scène, la star sait danser, se déhancher et rapper, mais quand vient le moment de chanter, elle se ménage trop.

Si elle est l'une des rares rappeuses à avoir le statut de star pop, Nicki Minaj manque de la profondeur nécessaire pour marquer son époque. Et il ne s'agit pas que de son spectacle écourté d'hier, qui était néanmoins à la hauteur de ses moyens et de ses ambitions après 60 minutes.

Les spectateurs du Centre Bell méritent des explications.