C'est avec un spectacle généreux, qui s'étire même trop dans sa première heure, que Bryan Adams s'est produit au Centre Bell, lundi soir. L'icône du rock canadien a comblé les attentes du public, sans toutefois aller au-delà de sa zone de confort.

Avis aux intéressés: le quinquagénaire, en grande forme physique et vocale, remet cela vendredi.

Thématique de sa tournée canadienne, Bryan Adams a souligné en première moitié de spectacle le 30e anniversaire de Reckless. Un album certifié diamant au Canada et cinq fois platine aux États-Unis, où cinq tubes ont atteint le top 15 à l'époque, un exploit alors réservé à Michael Jackson et Bruce Springsteen.

Bryan Adams a offert lundi soir un spectacle d'aréna qui rappelle la belle époque du pop-rock. Il a fait son entrée en saluant la foule au son des accords de la pièce titre (mais en bonus lors de la réédition à l'automne dernier) de l'album qui a fait de lui une superstar.

Éclairages en noir et blanc, instruments jonchant le sol, seules les projections rappelaient au public que nous étions bien en 2015, et pas en 1985.

Vêtus sobrement de noir, Bryan Adams et ses musiciens ont pris du temps à exciter les 12 500 spectateurs du Centre Bell. Il a fallu attendre les accords nocturnes de Run To You, mais ce n'était pas suffisant pour chasser complètement la timidité des spectateurs qui sont restés assis.

«Bonsoir Mesdames et Messieurs... Bienvenue. Je vais essayer de parler un peu français.»

Bryan Adams a annoncé au public qu'il allait interpréter des pièces «bonus» de Reckless en plus des titres officiels de son album mythique. La première a été The Boys Night Out... titre que peu de spectateurs semblaient connaître.

Après être tombé à plat, Bryan Adams a corrigé le tir avec Heaven. Il n'a même pas eu besoin de chanter les premières paroles; la foule s'en est chargée à coeur joie.

Bryan Adams a fait oublier ses 55 ans pendant Kids Wanna Rock. Il a réveillé la foule avec Somebody et l'a fait bondir de son siège pendant Summer of 69.

Les titres face B (b-sides) de Reckless, dont Aitn't Gonna Cry, ont toutefois étiré inutilement le spectacle, du moins pour la grande majorité des gens qui ont surtout écouté la sortie originale.

Ce sont surtout les ballades des albums suivants de Bryan Adams qui ont remué et fait crier les spectateurs du Centre Bell. Pendant (Everything I Do) I Do It for You, Please Forgive Me et All for Love, des couples s'enlaçaient tendrement et s'embrassaient suavement. On pouvait deviner la nostalgie d'une demande en mariage ou d'un premier slow.

Des succès comme The Only Thing That Looks Good on Me is You ont également nourri des applaudissements et des pas de danse.

Avec une trentaine de chansons (dont des reprises de Roger Daltrey et Eddy Cochrane), un spectacle de plus de deux heures, une voix vibrante, et un plaisir manifeste à être sur scène, Bryan Adams aura comblé les attentes du public avec un spectacle généreux, mais il manquait d'étincelles pour qu'on atteigne un niveau supérieur à la zone de confort.

Bryan Adams, le photographe

En marge des deux spectacles de Bryan Adams au Centre Bell, rappelons son intérêt sérieux pour la photographie, mais surtout l'exposition de ses oeuvres au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).

Au-delà de ses portraits de célébrités et de ses photos de mode (Mick Jagger, Kate Moss, Amy Winehouse), nous attirons votre attention sur la série Wounded - The Legacy of War, où Adams expose la détermination et la force des hommes et femmes de l'armée britannique, blessés en entraînement, en Irak ou en Afghanistan.