Peu après 20h, Don Henley et Glenn Frey s'amènent tout bonnement sur la scène d'un Centre Bell bondé, guitare acoustique en main. Les complices de la première heure s'assoient et Henley se met à raconter les débuts des Eagles en 1971. Ils grattent leurs guitares et chantent la préhistorique Saturday Night.

Puis, le guitariste Bernie Leadon, porté disparu au milieu des années 70, vient les rejoindre et chante Train Leaves Here this Morning, qu'il a écrite avec Gene Clark des Byrds. Timothy B. Schmit se manifeste à la mention de Poco, Joe Walsh suivra dès la chanson suivante.

Plus tard, Frey fera un coup de chapeau à Randy Meisner, absent pour cause de maladie, avant que tout ce beau monde se lance dans le concert d'aiguës de Take It to the Limit. Ne manquerait que Don Felder, excommunié par le tandem Frey-Henley en 2001 et toujours persona non grata, pour compléter la réunion de famille à laquelle ont été invités cinq musiciens supplémentaires.

Pendant la première heure country-rock mollo de ce concert, on nage en plein concept. La tournée s'intitule History of the Eagles et on nous la raconte, cette histoire, de façon chronologique sur fond de projections conçues par la toute montréalaise Geodezik. Le ton est presque au recueillement et malgré les pauses entre les chansons, la magie opère grâce à ce concert de voix, parfois jusqu'à huit, qui chantent en harmonie. Magnifiquement.

L'effet est saisissant sur Lyin' Eyes, puis One of These Nights que survole la voix de fausset de Don Henley, l'un des grands chanteurs populaires dont les attributs sont intacts après toutes ces années. Une voix puissante et évocatrice capable de véhiculer toutes les émotions.

Brasser la cage

Après l'entracte, la logique chronologique est respectée, le ton comfort music également. Le public goûte manifestement les belles chansons que servent tour à tour Walsh, Schmit et Frey, mais on attend toujours ces Eagles dont le même Frey nous a dit avant l'entracte qu'ils pouvaient également rocker.

C'est le bon vieux Joe Walsh qui finira par brasser la cage avec In The City, une version un peu clownesque de Life's Been Good, puis Funk #49 en guise d'apéro à Life In The Fast Lane. Il était plus que temps.

Au moment d'écrire ces lignes, après plus de deux heures et demie de musique, les Eagles se lancent dans la chanson que tout le monde attendait: Hotel California. Dieu est bon.

Première partie

En tout début de soirée, le magnat new-yorkais des médias et du divertissement James «JD» Dolan et son groupe The Straight Shot nous ont servi une quarantaine de minutes de leurs chansons country rock. Leur version de White Bird du groupe It's a Beautiful Day était belle à entendre.

JD a invité la poignée de spectateurs à se rendre dans la section 117 pour recevoir gratuitement son CD Midnight Run en échange d'une adresse courriel. On appelle ça la bosse des affaires.