Le lieu était le même, le magnifique Victoria Hall de Westmount où Oscar Peterson a fait ses débuts professionnels en 1942. Le piano était aussi un Bösendorfer qui restera la marque préférée du jazzman. Les sidemen? Ses derniers collaborateurs, des musiciens de renom: Dave Young, à la contrebasse, et Alvin Queen, à la batterie.

Quant aux pièces, non seulement c'était les mêmes, mais, à une exception près, elles ont été jouées dans le même ordre que sur le disque Night Train, dont on soulignait mercredi les 50 ans, dans le cadre de Montréal en lumière.

Au piano, Robie Botos, un protégé d'Oscar Peterson, est apparu un peu tendu au début, mais le Torontois d'origine hongroise avait déjà eu la bonne idée de ne pas jouer des cascades de notes comme Oscar Peterson. Et comme il en est parfaitement capable lui-même.

Le trio a commencé avec C-Jam Blues et poursuivi avec Night Train (qui apparaît en premier sur le fameux disque). Dans la pièce-titre, écrite par Duke Ellington, on a pu sentir une différence d'approche rythmique entre le leader et ses accompagnateurs. Les choses se sont replacées par la suite: Georgia on My Mind, le classique de Hoagy Carmichael; Bag's Groove de Milt Jackson, avec un long solo de Young qui en jouera plusieurs - Oscar ne donnait pas tant de place à ses sidemen.

Moten Swing (Eddie Durham), Easy Does It (Lester Young), Honeydripper (Joe Liggins), jouée plus lentement qu'Oscar qui arrachait la peinture. Things Ain't What They Used To Be et I Got It Bad and It Ain't Good d'Ellington, puis Band Call du même «Duke». Le concert s'est terminé avec la seule pièce d'Oscar Peterson sur Night Train, Hymn to Freedom, composée pendant l'enregistrement du disque, en décembre 1962.

On pourra voir et entendre ce beau concert en web-télé sur espace.mu à compter du 12 mars, avec photos et entrevues de Stanley Péan avec les musiciens. Le concert sera aussi diffusé le vendredi 15 mars sur Espace Musique, dans le cadre de l'émission de Péan, Quand le jazz est là.