William Deslauriers ne l'a jamais caché: il a comme modèle Jack Johnson. Et sur scène, il fait comme le chanteur-surfeur hawaïen en jouant pieds nus, en plus de reprendre son succès Banana Pancake.

En spectacle, le jeune chanteur de Plessisville veut aussi dégager l'image d'un gars cool et relax, qui est très proche du quotidien de son public. «Est-ce que cela vous est déjà arrivé de ne pas avoir assez de 24 heures dans une journée», lance-t-il à la foule, ou encore «est-ce qu'il y a des amoureux dans la salle?».

William Deslauriers essaie un peu trop de créer l'émotion et l'authenticité du moment. Mais peut-on vraiment reprocher à un jeune auteur-compositeur-interprète de 21 ans qui fait «sa toute première rentrée montréalaise à vie» de manquer de naturel? Non, surtout quand il met tous (toutes) ses fans dans sa poche.

C'était le premier de trois spectacles au Corona, hier soir, pour le finaliste du dernier Star Académie, dont le premier album, Un pied à terre, a été certifié disque d'or. William Deslauriers a brisé la glace avec son succès Recommencer tout à zéro, suivi de C'est comme ça et une reprise de La rue principale des Colocs.

Pour sa tournée, le chanteur de Plessisville est entouré d'une équipe étoile: le batteur Pierre Hébert (Octobre), le chef d'orchestre Scott Price et le guitariste Jeff Smallwood, le membre du band de Star Académie qui ne passe jamais inaperçu dans son kilt.

Il y a une bonne chimie entre eux sur scène, mais aussi un décalage entre l'expérience des musiciens et les 21 ans de William Deslauriers. Son spectacle serait plus une «affaire de gang» s'il était accompagné de musiciens comme ceux de Marie-Mai, par exemple.

Cela n'empêche pas le plaisir apparent de chacun d'être sur scène, que ce soit en mixant Free Fallin' de Tom Petty avec Repas trois entrées, ou en reprenant No Woman No Cry de Bob Marley (avec Smallwood qui joue les preachers en introduction) et Tom de Vincent Vallières (un autre idole de Deslauriers).

Au moment de mettre sous presse, les spectateurs du Corona attendaient toujours ses succès Je lève mon verre et sa reprise de Moisi, moé'ssi de Fred Fortin.

À 21 ans, Deslauriers a réussi le test de son premier spectacle solo. Il a juste à être cool et relax, au lieu de jouer au gars qui l'est. Ce n'est pas de la télé où il y a un concours à gagner. C'est plutôt un spectacle intime avec ses fans. Inutile de créer l'émotion: elle est déjà là.