La fin de la tournée du vendredi a été plus que guillerette. Truffée de référence archiconnues mais ô combien rafraîchissantes autour de minuit au terme de quelques heures plus exigeantes.

What have you done my brother? questionne le bon pratiquant.  Aucune idée, balbutie le brother pécheur, culpabilisé par son Seigneur.

À la Sala Rossa, la question était posée par la sexagénaire Naomi Shelton, un autre de ces obscurs joyaux extirpé du trésor afro-américain par le label Daptone qui nous a fait découvrir l'explosive Sharon Jones et aussi The Budos Band (prévu ce soir) et qui se spécialise dans l'afro soull, c'est-à-dire un furieux mélange de funk, afrobeat, jazz, groove éthiopien, etc.

Originaire de l'Alabama, New-Yorkaise depuis les années 60 sauf une résidence de quelques années en Floride, cette soliste à la voix puissante et graveleuse rappelle un tantinet Dinah Washington, en plus gospel et avec encore plus de rugosité.

La section rythmique est la même que Sharon Jones, les claviers sont joués par Cliff Driver avec qui Naomi Shelton travaille à Brooklyn depuis des temps immémoriaux - la semaine R&B dans les clubs, le dimanche gospel à l'église.

L'instrumentation est complétée par la guitare, la basse et un trio de choristes aux voix très puissantes il va sans dire. Du bonbon!

Aux anges avec ses gospel Queens, Naomi Shelton ne peut que se réjouir de sa renaissance professionnelle parmi les hipsters. On la comprendra!