Les astres n'étaient pas parfaitement alignés pour un grand soir avec Calexico. Jeudi soir au Métropolis, le destin en a voulu autrement.

Étant au spectacle d'Hiromi, vadrouille oblige en ce Montréal en lumière, j'ai loupé les premières minutes de ce concert. Ainsi, j'ai débarqué dans une salle assez peuplée, pas vraiment bondée.

La sonorisation y était loin d'être exemplaire, du moins pendant une part assez importante du spectacle pour qu'on s'en souvienne. Et puis on entendait des spectateurs jaser, ce qui m'a semblé un peu gênant dans les moments instrospectifs que suggère (aussi) la musique de cette excellente formation from Arizona...

Sauf au parterre où je me suis installé, le public ne me semblait pas parfaitement connecté à ce qui se passait sur scène -de courtes visites à l'arrière en en haut m'ont permis de faire cette observation.

Joey Burns et son groupe de Tucson, pourtant, constituent un des véhicules les plus intéressants de la pop états-unienne de créatin. À Montréal comme à Québec, Calexico a déjà offert des performances mémorables, je puis en témoigner.

L'éclectisme intégré de cette facture m'a séduit depuis les premiers albums (fin des années 90), j'applaudis d'autant plus la constance de l'inspiration chez Calexico. Carried to Dust, le dernier album du groupe dont plusieurs titres figuraient jeudi au programme (Two Silver Trees, Writer's Minor Holiday, Inspiracion, Fractured Air, etc.), s'avère solide et vibrant, un des meilleurs de la discographie entière du groupe.

Chansons superbement construites, très bons textes, mixtion plus qu'intéressante de folk-rock, country rock, flamenco rock, chanson d'auteur, reggae, mambo, norteno et autres mariachis puisés dans la partie australe des USA.

Sur scène? Artiste central de Calexico, Joey Burns n'est pas la plus redoutable bête qui soit. Jeudi, en tout cas, le chanteur et guitariste n'était pas assez convaincant pour renverser la vapeur, aligner les astres à son avantage, imposer le silence dans la salle.

Certes, lui et son groupe nous ont offert de bons moments. Notamment lorsque les cultures hispanophones et anglo-américaines ont été en pleine communion, lorsque les membres latinos de Calexico se sont trouvés en symbiose avec leurs partenaires gringos.  Également lorsque la relecture a témoigné d'une belle appropriation -Love Will Tear Us Apart de Joy Division, pour citer cet exemple. Aussi lorsque la mélancolie et la tristesse d'une chanson ont évoqué la commémoration d'un collègue disparu - Fank's Tavern fut dédiée à feu Vic Chestnutt.

Hautement sympathique, tout ça, mais pas assez pour éclipser cette impression de couci-couça.