«Faire l'Olympia? C'est sûr que c'est un peu plus stressant parce que c'est médiatisé. Mais quand ça marche, le public est partout le même... On change de scène, mais on ne fait pas des galipettes de plus.»

Installée hier en fin d'après-midi dans sa loge au sous-sol du célèbre music-hall parisien, Pascale Picard n'a pas vraiment l'air de s'en faire, à deux heures du spectacle qu'elle donnera devant quelque 2000 spectateurs acquis à sa cause. Entre le café déjà préparé, le magnum de champagne qu'on lui a apporté et la vodka dont on lui parle, son coeur balance.

Parfois, un membre du groupe se hasarde à allumer une cigarette, transgression suprême. Sur scène, en cours de spectacle, on voit la jeune folk-rock-punkette tirer sur un mégot après avoir bu un verre de rouge à la santé des spectateurs, et leur avoir servi du champagne, qu'elle finit au goulot. Le Pascale Picard Band est à l'aise partout. «D'ailleurs, on voyage tellement, dit-elle, que parfois on ne sait plus exactement où on se trouve.»

Bien entourée

Le bassiste Philippe Morrissette est occupé ailleurs. Mais il y a le brillantissime guitariste Mathieu Cantin, avec qui elle fait équipe depuis ses débuts. Et désormais le batteur Marc Chartrain, qui s'est joint au groupe il y a quelques mois à peine.

En France, la vie en tournée ressemble à une existence du troisième type. Depuis le 14 septembre et jusqu'au 27 novembre, le «PPB» aura donné une vingtaine de spectacles aux quatre coins du pays. Parfois trois ou quatre soirs de suite. Ces jours-là, la vie de la bande se passe dans un autocar spécialement aménagé qui l'emmène de Dijon à Roubaix, puis à Bruxelles et à Brest.

«Le problème, dit la chanteuse de Québec, c'est qu'on a beaucoup de plaisir ensemble et qu'on se raconte des histoires. Quand on finit par se coucher, à 5h du matin, on est souvent déjà arrivés à destination. L'avantage, quand on a un jour ou deux de congé, c'est qu'on peut découvrir la ville où on chante. Mais ça n'arrive pas à tous les coups.»

Atmosphère irréelle

C'est dans cette atmosphère un peu irréelle que Pascale Picard poursuit son triomphal petit bonhomme de chemin en France. Son producteur québécois, Paul Dupont-Hébert, estime que le PPB aura donné une centaine de spectacles dans les 12 derniers mois et attiré entre 100 000 et 150 000 personnes, en plus des dizaines de milliers de spectateurs des FrancoFolies de La Rochelle ou d'autres festivals. Quant aux ventes de l'album, elles dépasseraient aujourd'hui les 150 000.

Hier soir à l'Olympia - une halte au milieu d'une tournée dans des salles de 1000 à 2000 places -, l'artiste survoltée de Québec a de nouveau électrisé ses fans parisiens, dont la plupart connaissaient ses textes. Ils ont particulièrement ovationné les morceaux les plus rock, Annoying ou Gate 22, mais aussi réservé un très bel accueil à And If I Miss My Shot, une belle chanson grave qui fera partie du deuxième album. Pour lequel le PPB entrera en retraite fermée pour trois mois, en janvier prochain, aux studios de Morin Heights.

«Merci Paris! a lancé Mlle Picard en quittant la scène de l'Olympia. La prochaine fois qu'on se verra, ce sera avec notre nouvel album!»

Sur ce, nouvelle ovation, bien sûr.