Vingt-mille fans en délire ont ovationné mercredi soir à Boston la pop star Madonna, qui n'a pas évoqué son divorce mais a appelé à voter pour le démocrate Barack Obama dans la course à la Maison-Blanche.

«Vous êtes enregistrés pour voter? Allez-y, votez simplement pour Barack Obama, et qu'on ne voie plus Sarah Palin» - la candidate républicaine à la vice-présidence -, a lancé la chanteuse américaine avec force à la fin d'un concert de plus de deux heures, parfaitement rodé et où elle s'est dépensée sans compter.

Le divorce de Madonna, 50 ans, et de son mari Guy Ritchie, de dix ans son cadet, après sept ans et demi de mariage, a été annoncé mercredi matin, mais à aucun instant elle n'a évoqué cette rupture.

«Hello Boston!», a lancé la star blonde en arrivant à 21 h 30 en combinaison-short et cuissardes au stade TD Bank North de la ville, pour un concert qui a enflammé jeunes et moins jeunes, tous debout, sautant et reprenant avec elle les paroles de Borderline ou de Beat Goes On.

«Vas-y Madge on t'aime!», pouvait-on lire sur des écriteaux brandis par des étudiantes qui s'époumonaient en la regardant. «N'est-ce pas qu'elle est fantastique?», s'extasie Stacy Carney, 24 ans. «Je l'aime, un point c'est tout».

«Je la suis depuis que j'ai 11 ans, j'ai la collection de tous ses bracelets, je suis jalouse qu'elle soit si belle à 50 ans», s'enthousiasme Jen Baston, 34 ans, venue avec deux amies. «Le divorce? C'est triste pour les enfants, mais elle est une femme libre, elle a toujours fait ce qu'elle voulait», ajoute-t-elle, commentant l'annonce de la séparation de la chanteuse.

«C'est un couguar», expression américaine pour désigner les femmes qui aiment les hommes plus jeunes qu'elles, «mais si les hommes ont le droit je ne vois pas pourquoi les femmes n'auraient pas le même droit», estime Brian Carnahan, 28 ans, qui «l'aime depuis l'âge de 3 ans».

Jeunes et moins jeunes, buvant force bières, beaucoup d'amoureux de la star portaient certaines des tenues extravagantes qu'elle a arborées au fil de ses 25 ans de carrière, comme ses dentelles déchirées et ses croix des années 1980, ou ses corsets à soutien-gorge pointus des années 1990.

«Le divorce lui va comme un gant», s'exclame Amanda Smith, 32 ans, qui s'appuie sur des béquilles. «Je la suis depuis 1983, je ne suis pas choquée du tout par son divorce, il sied à sa réputation».

Alors que la chanteuse partait quelques minutes en coulisses, une de ses chansons enregistrées a accompagné un montage d'images politiques, où les mots «ne soyez pas stupides» accompagnaient l'apparition du candidat républicain John McCain tandis que le montage se terminait par une photo du démocrate Barack Obama souriant et les bras levés en signe de victoire.

«Vous êtes des gens qui pensez, ici à Boston, alors allez-y, votez!», a-t-elle dit avant de se lancer dans une version endiablée de La Isla Bonita, accompagnée de violons tsiganes. «Vous avez fait vos devoirs à la maison? Allez, allez, chantez en espagnol», a-t-elle dit en haranguant la foule.

Jouant de la guitare électrique, sautant à la corde, empruntant les chapeaux de ses danseurs, flirtant avec les choristes, Madonna a quitté la scène peu avant minuit.