Yannick Nézet-Séguin a ouvert hier soir la 30e saison de son Orchestre Métropolitain par une exécution étonnamment en place - mieux, une véritable interprétation, tour à tour délicate, émouvante et explosive, de la colossale deuxième Symphonie, dite Résurrection, de Mahler.

L'OM, qui est pratiquement installé à Wilfrid-Pelletier (comme son grand concurrent), fut accueilli par une salle presque comble, admirablement silencieuse jusqu'à la fin de la prestation de 83 minutes donnée sans entracte et suivie d'une ovation longue et bruyante... et combien justifiée.

Nézet-Séguin continue de raffiner sa conception de l'oeuvre, qui était déjà pleinement convaincante en 2001. Je parlais alors de «puissance épouvantable de tout l'orchestre», de «fracassantes timbales» et d'«immense progression vers la lumière finale». Pourquoi chercher d'autres mots? C'est exactement ce que le jeune chef nous a encore donné hier soir.

On note quand même des différences. Nézet-Séguin détaille maintenant la partition avec une clarté de musique de chambre. Ses cordes sont encore plus unifiées qu'elles ne l'étaient; elles prennent même une sorte de ton souriant dans l'aimable deuxième mouvement. Par ailleurs, au plan de l'émotion, Nézet-Séguin a modulé d'un cran la vision qu'il avait il y a 10 ans. Ainsi, la couleur qu'il tire de ses cuivres a maintenant quelque chose de déchirant.

Augmenté à 108 musiciens, l'OM a joué avec une exactitude étonnante: aucune faute majeure à signaler. Le Choeur, qui n'intervient qu'à la toute fin, a chanté avec une puissance qu'il n'a habituellement pas. Les deux voix solistes, qui elles aussi ne chantent qu'à la fin, furent très correctes, malgré un aigu presque incertain chez Karina Gauvin et, chez Susan Platts, un trémolo qui, il est vrai, est en accord avec les paroles.

Au début du concert, la présidente-directrice générale Luce Moreau a fait lever les musiciens et les choristes qui participaient à la première saison de l'OM. On a ensuite projeté un documentaire sur ces 30 ans.

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ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN et CHOEUR DE L'OM (dir.: Alain Cazes et Pierre Tourville). Chef d'orchestre: Yannick Nézet-Séguin. Solistes: Karina Gauvin, soprano, et Susan Platts, mezzo-soprano. Hier soir, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. (Radiodiffusion: Radio-Canada, 12 octobre, 20h.) Programme: Symphonie no 2, en do mineur, avec deux voix solistes et choeur mixte (Résurrection) (1888-1894) - Mahler