La très douée Camille Bertault est tributaire de cette lignée sexagénaire de jazz vocal moderne à la française, pratique qui remonte (au moins) jusqu'aux Double Six en 1959.

L'expertise a évolué depuis, cette chanteuse en est l'éloquente illustration. Sa formation classique la mène à reprendre des scats spectaculaires, inspirés de J.S. Bach (première des 30 Variations Goldberg BWV 988) ou de Maurice Ravel; son amour de la chanson française l'incite à relire Françoise Hardy (Comment te dire adieu), Georges Brassens (Je me suis fait tout petit) et autres Michel Legrand (La femme coupée en morceaux); son allégeance au jazz la pousse à ces adaptations françaises de John Coltrane (Giant Steps, d'où le titre de l'opus), Bill Evans (Very Early) ou Wayne Shorter (House of Jade, adaptée en portugais brésilien).

On ne fera pas la nomenclature complète de ces 16 titres interprétés avec virtuosité, souplesse, désinvolture, sagesse et... un petit côté BCBG qui ne gâche tout de même pas la sauce.

On vous invite plutôt à découvrir cette Camille Bertault qui s'impose parmi les jazzwomen francophones de l'heure.

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Jazz. Pas de géant. Camille Bertault. Okeh/Sony.