Depuis des lustres, le rock offre de rarissimes propositions excitantes. En voici une qui vous bottera le cul d'aplomb: de South London, Shame existe officiellement depuis 2016 et nous replonge dans la fureur perdue du punk et post-punk des années 75-85.

On s'étonne de renouer avec cette attitude frondeuse, arrogante, survoltée. On apprécie de nouveau cette dégaine qu'on a toujours aimée du rock et qui s'est égarée dans les sous-sols et les garages de l'Occident. Vraiment rien de neuf sous la lune de Shame?

Pas de souci, les nouveaux fans de cette musique n'étaient que des poupons ou de vagues projets de leurs parents lorsqu'elle battait son plein!

Quelques compléments techniques en actualisent à peine la facture, nouvelles pédales de distorsion, nouvelles textures... mais si peu. Pas d'électronique, aucun clavier analogique à la mode, pas de micropuces passées au tamis.

Grosso modo, on se réjouit de la résurgence d'un rock de guitares sales et baveuses, ça suffit amplement! On se remet à hocher de la caboche sur ces beats et accords taillés à la hache, tempos redoutablement binaires, accroches et ponts robustement construits, voix bellement éraillées. Loud and proud, dit la chanson!

L'assaut est mené par le frontman Charlie Steen (19 ans!) et ses sbires qu'on a pu entendre une première et une dernière fois à L'Esco, dans le cadre de M pour Montréal.

La prochaine escale sera beaucoup plus remarquée, voilà une prédiction facile.

* * * 1/2

PUNK, POST PUNK. Songs of Praise. Shame. Dead Oceans.