Avant de devenir ce qu'il est devenu, le Montréalais Lewis Furey avait connu le parcours classique d'un pianiste de concert. Ses études avancées l'avaient mené jusqu'à la Juilliard School of Music, après quoi il a choisi la chanson d'auteur.

Il n'y a donc pas lieu de s'étonner de ce projet Haunted by Brahms, fameux compositeur allemand qu'il a certainement exploré en profondeur puisque Johannes Brahms écrivait aussi pour piano et voix, au-delà de son oeuvre colossale en musique instrumentale.

Ainsi, Furey réunit ses deux passions - chanson et musique classique - en s'appropriant 16 lieder, pour la plupart connus, dont il a adapté les textes originaux. Ces adaptations anglaises sont rigoureuses et assument leurs quelques «anachronismes» - pour reprendre le terme du principal intéressé, qui en désigne les petites libertés prises çà et là en toute élégance.

L'album se conclut par Haunted, écrite en 1976 alors que Brahms avait 143 ans et que Furey en avait 27... L'exécution pianistique est ici plus que correcte, et la voix un tantinet nasillarde de l'interprète confère à ce répertoire un côté pop assez séduisant.

Ce n'est pas sans rappeler que la chanson moderne puise régulièrement dans la grande musique du XIXsiècle, plus précisément dans sa période romantique.

* * * 1/2

CHANSON, CLASSIQUE. Haunted by Brahms. Lewis Furey. ATMA Classique.