Ses EP ont éveillé la curiosité de la presse anglo-américaine. La sortie de son premier album, Aromanticism, est assurément un des événements discographiques de l'automne.

La magnifique voix de contre-ténor de Moses Sumney survole des propositions à la fois très pop par ses propriétés mélodico-harmoniques, et visionnaires par l'étonnante diversité des genres (folk, pop, psychédélisme, R&B, électro, jazz, musique de chambre), par la qualité des arrangements, par la variété de l'instrumentation, par les harmonisations vocales, par ses actualisations technologiques, aussi par l'équilibre atteint entre classicisme pop et avant-gardisme pop.

Ça reste de la chanson populaire avec les accroches idoines et les balises connues, mais l'ensemble de cet Aromanticism est gorgé de créativité.

Sections de cordes, harpe, guitares, claviers, bois, cuivres, machines, boîtes à rythmes, basse, percussions, banjo, bref une énorme lutherie sert la parole de Moses Sumney.

Les textes s'avèrent intimes, hypersensibles, romantiques malgré les limites assumées du romantisme.

Gracieux et inventif sur toute la ligne, cet Afro-Américain de Los Angeles mène sa culture ailleurs et atteint sa cible. Son opus sera assurément retenu parmi les meilleures prises de 2017.

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INDIE POP. Aromanticism. Moses Sumney. Jagjaguwar.