Depuis 125 ans, le jazz n'a cessé d'absorber, digérer, transformer les musiques de son temps, qu'elles fussent populaires, classiques, contemporaines ou électroniques. Voilà la qualité essentielle de cette musique écrite ou improvisée, nous en avons ici une preuve supplémentaire.

Et c'est un musicien d'origine montréalaise qui en est le maître d'oeuvre: transplanté à Brooklyn, le saxophoniste (et plus encore) Chet Doxas signe ici l'album le plus important de sa carrière en tant que leader.

Rich in Symbols s'inscrit dans une lignée de jazz-indie-rock-électro, approche assez peu connue du public, néanmoins florissante depuis quelques années - on pense d'abord à Beyond Now, récent opus du saxophoniste Donny McCaslin.

Ce Rich in Symbols est assurément de même niveau et compte sur des musiciens excellents: le guitariste Matthew Stevens, le batteur Eric Doob, le bassiste Zack Lober et autres invités - le claviériste John Escreet, le guitariste Dave Nugent, le trompettiste Dave Douglas.

D'esprit indie rock, la réalisation est signée Liam O'Neil (Broken Social Scene, Metric, etc.). Soulignons en outre que ces compositions originales s'inspirent chacune de tableaux, graffitis et photos de légendaires artistes contemporains du Lower East Side new-yorkais, actifs entre 1975 et 1985: JM Basquiat, Keith Haring, Fab 5 Freddy, Robert Mapplethorpe. D'où le lancement montréalais, on l'imagine, prévu à la galerie Artgang ce jeudi.

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Jazz, indie rock, post rock, électro. Rich in Symbols. Chet Doxas. eOne Music.