On le sait très doué depuis la sortie de Summertime '06 il y a deux ans, on ne l'a certes pas interviewé deux fois à La Presse pour ses beaux yeux.

Voilà un autre argument: ce deuxième album confirme le talent exceptionnel de Vince Staples. Le propos éclairé, le flow parfaitement fluide, le beatmaking brillamment amalgamé, cette piste neuve qu'il balise, voilà un grand album de hip-hop.

Ce jeune homme s'inscrit dans le sillon de personne, il ne ressemble à personne. Pour que déferlent ses fragments de thrillers psychologiques, de romans fantastiques ou d'épisodes de dystopie afrofuturiste, il recrute cette fois une variété de beatmakers liés à différentes esthétiques techno, ghettotech, bass music (Miami ou Royaume-Uni), garage house, UK garage, footwork, folktronica ou hip-hop tout court: Sophie, Ray Brady, Zack Sekoff, Justin Vernon (Bon Iver), GTA, Christian Rich et Flume contribuent à malaxer tout ça.

Les apparitions au micro sont prestigieuses, de Kendrick Lamar à Damon Albarn en passant par A$AP Rocky. Des artistes aussi jeunes atteignent très rarement cette convergence de la forme et du contenu.

* * * * 1/2

HIP-HOP. Big Fish Theory. Vince Staples. ARTium/Blaksmith/ Def Jam.