«Je hais les nuits d'automne, les gymnases, le badminton...» Ces seuls mots de la chanson Les leaders donnent le ton qu'emploie Marvin Jouno dans cet Intérieur nuit, premier album qui débarque en Amérique un an après sa sortie européenne.

Originaire de Bretagne, cet auteur-compositeur-interprète émergent ne déroge en rien de la tradition française; il en respecte les balises historiques et sait en adapter la facture dans un contexte actualisé.

On ne peut présumer de son souffle, mais on sait déjà que ces premiers élans témoignent d'une écriture consonante et d'autant plus inspirée.

Ce premier album est effectivement habité par les vibrations essentielles de la nuit: le noir opaque, la pénombre, l'angoisse, l'introspection, le fantasme, le clair-obscur. Peu importe si ces textes résultent de diffractions autobiographiques, les scènes de la vie ici mises en rimes sont pour la plupart ressenties dans la vérité, la vive intelligence, la pertinence.

Quant aux environnements sonores, ils varient entre le rock, le post-punk, la cold wave, quelques relents discos et circonvolutions harmoniques post-minimalistes. Guitares et claviers y échangent des propos virils, y portent bellement cette voix lourde de substance poétique.

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CHANSON/ROCK/ÉLECTRO. Intérieur nuit. Marvin Jouno. Sony Musique France/Un plan simple.