Le prisme du cinéma et de la vidéo réfracte, réfléchit et disperse l'imaginaire amoureux de ses récepteurs, qu'ils soient en couple, «il ou elle assis au pied du lit», ou encore seuls en quête de la relation intime.
Les protagonistes s'y révèlent à travers leurs visionnements nocturnes, y découvrent les motivations de l'un, les travers de l'autre, leurs liens fantasmatiques, leurs points de rupture, leur amour sincère.
Voilà l'angle poétique magnifiquement exploité par Philippe B sur ce cinquième album studio qui réunit les qualités des deux précédents (Variations fantômes et Ornithologie, la nuit), soit ceux qui l'ont vraiment consacré parmi nos meilleurs créateurs de chansons.
Les choix musicaux varient du folk contemporain à la musique de chambre consonante. Les choix mélodiques, harmoniques et instrumentaux sont classiques, romantiques, à peine modernes. Les extensions orchestrales le sont tout autant.
Philippe B poursuit donc dans la même veine, à la différence qu'il évite cette fois de citer directement ses sources, se limitant à les évoquer. Ainsi, il construit lui-même de A à Z cet édifice musical selon différentes configurations, de la guitare seule à l'orchestre folk de chambre.
Sobres et élégantes, ces musiques sont pour la plupart au service des mots et des voix, démarche typique de la tradition française en chanson.
La boucle de ce cycle créatif serait-elle bellement bouclée? Philippe B n'envisage-t-il pas une conversion totale aux synthétiseurs pour en exprimer le contenu? À suivre... à commencer par une prestation, le 17 mai, au Centre Phi.
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CHANSON. La grande nuit vidéo. Philippe B. Bonsound.