«Varium et mutabile semper femina», avait statué Virgile dans L'Énéide; la femme est toujours instable et changeante, avait averti le dieu Mercure dans l'épopée du poète antique.

Pour point de départ, Laura Marling a pris cette assertion fort critiquable deux millénaires après son énonciation, afin d'élaborer sur les relations humaines au féminin. Sans complaisance, elle explore ici la complexité inhérente au principe féminin. Ses réflexions, monologues ou dialogues s'avèrent pour la plupart relevés à souhait, tant dans leurs formes littéraires que dans la profondeur de leurs contenus. 

Avec un album de cette trempe (son sixième), la Britannique ne peut plus être considérée comme la «revivaliste» parfaite, étudiante idéale du folk song, dauphine de Joni Mitchell dont elle s'est tant inspirée (Once I Was an Eagle).

À 27 ans, elle impose un songwriting dont le classicisme chamber folk sied parfaitement à la quête poétique, c'est-à-dire que les arrangements élégants et les harmonies consonantes servent l'originalité littéraire et la beauté vocale de cette surdouée.

L'album a été réalisé par l'Américain Blake Mills, qui s'est appliqué à enrober les mélodies et guitares acoustiques de subtils compléments orchestraux, pour ne pas dire suaves. La suite sur scène, le 13 mai, au Corona.

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Folk. Semper Femina. Laura Marling. More Alarming Records.