Pour que des chanteuses telles Sienna Dahlen ou Anne Schaefer puissent en arriver là, il fallut que Joni Mitchell leur pave la voie, puis k.d. lang, puis... nous voilà à trois générations de Canadiennes, sinon quatre, construites sur les fondements des musiques populaires de ce continent et dont l'art chansonnier a atteint des niveaux supérieurs via le jazz contemporain et les musiques modernes de tradition classique.

Et voilà cette autre proposition de grande qualité sous la signature de Sienna Dahlen, dont on avait applaudi l'album Verglas à l'automne 2012. Un thème central est ici exprimé en français par l'artiste anglophone: Si je pouvais, mantra d'amour destiné à sa mère disparue prématurément.

Le papa Laine Dahlen collabore aussi à l'offrande et chante son poème Venezia avec sa fille bien-aimée, si douée, si raffinée. Musicalement, nous sommes aussi dans cette suavité nordique que peuvent nous offrir les jazzwomen Christine Jensen ou Marianne Trudel.

De concert avec l'arrangeur et contrebassiste Andrew Downing ainsi que le coréalisateur David Travers-Smith, Sienna pose une autre pièce à l'édifice de ce jazz de chambre septentrional, cette fois mâtiné de la vaste mouvance indie folk ou indie pop, et dont l'instrumentation implique ici guitares, banjo, contrebasse, batterie, violon, trompette, cor, cor anglais et violoncelle.

Au paradis à l'ère de glace, il va sans dire... 

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JAZZ, FOLK, INDIE. Ice Age Paradise. Sienna Dahlen. Sienna Dahlen.