On l'observe une fois de plus, le violoniste Alexandre Da Costa est sans conteste l'un des plus beaux interprètes classiques originaires de Montréal. Son parcours exemplaire le positionne avantageusement sur la scène internationale.

Et voilà que le virtuose choisit de mettre son talent et son stradivarius «Di Barbaro» 1727 au service des grands airs d'opéra, de ballet et de rock: Carmen (Bizet), Roméo et Juliette (de Prokofiev), Turandot (Puccini), La Valkyrie (Wagner) ou même une mélodie de Queen (The Show Must Go On / Lo Spettacolo Deve Andare Avanti).

Facile de prévoir que les uns applaudiront l'effort de vulgarisation en choisissant ces mélodies très majoritairement intégrées dans l'imaginaire collectif, et que les puristes y verront une opération mercantile sans intérêt artistique, les plus pointilleux jugeant discutable que des mélodies composées pour la voix soient interprétées par un instrument.

Comme d'habitude, la réalité se trouve quelque part entre ces deux pôles: les airs ici choisis sont beaux et connus, l'exécution du soliste est vibrante, habitée et techniquement irréprochable, sa propre direction de l'Orchestre symphonique de Vienne est aussi impeccable, la prise de son, nickel... et le projet artistique, des plus prévisibles.

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MUSIQUE CLASSIQUE. Stradivarius à l'opéra. Alexandre Da Costa / Orchestre symphonique de Vienne. Spectra Musique.

(photo Alain Decarie-La Presse) Concert gratuit de l'orchestre symphonique de Montreal sous la direction de Nathan Brock au parc de l'Ile-des-Moulins à Terrebonne. Alexandre Da Costa, violon soliste. ID : 693 535 Pour la section : 15-Arts