La chanteuse Jessy Lanza fut l'une des révélations musicales de l'automne 2013 avec un premier album dans les finalistes du prix Polaris. À l'époque, son post-R & B minimaliste avait un caractère audacieux. « Pensez à la musique de Grimes injectée de relaxants musculaires », écrivait-on.

Près de trois ans plus tard, ce genre musical domine les sorties d'albums dans les circuits indé et s'inscrit parfaitement dans la vague nineties du moment qui frappe aussi le domaine de la mode. L'album Oh No sort dans ce contexte légèrement saturé. Toujours de pair avec Jeremy Greespan de Junior Boys, Jessy Lanza mise davantage sur les rythmiques que sur les motifs électroniques. Minimalistes, les chansons s'articulent autour de claviers kitsch de salon et de rythmes post-dance. C'est plus intrépide pour les oreilles à la première écoute, mais le tout finit par séduire et s'apparenter à de la musique de club de chambre. Un album audacieux qui a du style. Trop pour durer, mais assez pour nous divertir et nous envoûter pour une période.