Sur Ultramarr, Fred Fortin laisse son clan (Gros Mené, Galaxie... sauf Olivier Langevin qui joue parfois la basse) mais certes pas son américanité et sa québécitude, encore moins sa bleuétude de Saint-Prime.

Enregistré de concert avec Joe Grass (pedal steel, dobro), Andrew Barr (batterie), Brad Barr (guitares), François Lafontaine (claviers) et Samuel Joly (batterie et percussions), cet opus s'avère une authentique contribution à la chanson francophone d'Amérique, que l'on peut qualifier ici de kébéricana - contraction suggérée entre québécois et americana.

Les fréquentations de l'auteur-compositeur-interprète l'ont mené à défricher de nouveaux territoires musicaux, hybridations entre folk, rock et prog qui n'ont aucun équivalent québécois sauf certaines séquences country-folk et country-blues.

L'expression poétique de sa langue familière y est mieux maîtrisée que jamais, la marmotte intérieure de Fred Fortin exprime ses humeurs avec sensibilité et maîtrise, l'équilibre entre les sons et les mots témoigne d'une pleine maturité.

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CHANSON INDIE. Ultramarr. Fred Fortin. Grosse Boîte.