Connu sous le pseudo Oneohtrix Point Never, Daniel Lopatin a soigneusement entretenu ce luxuriant Garden of Delete (jeu de mots inspiré du triptyque peint par Bosch, Le Jardin des délices), son septième album studio.

Ce qu'il s'en passe des choses au fil de ces 12 pièces imaginées à Brooklyn! On ne peut ici parler d'un conte intégré avec intro, progression, climax, apaisement, conclusion.

Nous avons plutôt affaire à un collage ambitieux de fragments sonores présentés comme des scènes indépendantes, qui révèlent leur cohésion au fil des écoutes: musiques hachurées, fondues enchaînées, malaxées, débobinées, rembobinées, ralenties, accélérées, déconstruites, recollées.

La multiplicité des références peut être déroutante si on recherche une organisation convenue de ces fragments d'IDM, industriel, métal, musique concrète, techno, urban, hip-hop, classique, indie, celtique, nouvel âge, carrément pop.

Il ne faut pas conclure hâtivement à l'embrouillamini; on finit tôt ou tard par percevoir une pensée créatrice beaucoup plus organisée que prévu. Méchant puzzle, tout compte fait.

À écouter: Ezra

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ÉLECTRO. Oneohtrix Point Never. Garden of Delete. Warp.