Le chanteur à succès français Thomas Dutronc délaisse le badinage, sur son troisième album, et aborde les amourettes avec davantage de maturité et de sérieux.

Dieu merci, le dandy a donc délaissé les jeux de mots, un créneau déjà surexploité par Bénabar. Or, il conserve dans ses ballades amoureuses cette plume académique, métronomique, dont la légèreté et la finesse ne compensent pas cette impression de détachement, cette livraison qui tient parfois plus de la lecture que de la chanson.

Légère avancée musicale, par contre, avec l'apport d'instrumentistes émérites - des collaborateurs de Jamiroquai et d'Adele, notamment - qui concilient pop londonienne et rock américain, sans détruire quelques reliques de jazz manouche, genre qui a jadis fait la marque du chanteur.

À l'image des textes, les arrangements restent proprets et convenus. Hormis de petits sursauts courageux (un duo avec le paternel, le grand Jacques, et des reprises hommages à Aragon, Ferré et Gainsbourg), les pièces d'Éternels jusqu'à demain sont semblables aux amours d'été: agréables mais éphémères.

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POP. Thomas Dutronc. Éternels jusqu'à demain. Mercury Music.