La voix s'est adoucie, nous parvient toujours vibrante mais moins stridente et nasillarde qu'avant. Par les quelques mots en français qui replacent les chansons en innu dans leur cadre poétique, on sent l'Universel affleurer dans les évocations de la communauté, du clan, de la nation.

Fraternité, chant, rêve, comme dans Puamuna, titre du quatrième album solo de Florent Vollant. La musique, magnifiquement servie par le «poésicien» et maître de la guitare qu'est Réjean Bouchard et par Kim Fontaine, nous rend capables de traduire dans la langue du coeur tous ces mots inconnus, l'americana tout entière rassemblée sur les rives du fleuve-mer.

Tshekuannu, pour chanter à pleine tête, les vitres baissées; Apu peikussian, version innue d'une pièce de Pascale Picard qui vous fait courir, au ralenti, dans les nuages; l'immense tendresse de Nikaui, dédiée à sa mère que Florent, dit-il, «aurait dû écouter».

Un grand disque.

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CHANSON. Puamuna. Florent Vollant. Instinct Musique.