Ça mérite presque de plates excuses. Il aura fallu cinq albums, et combien de dizaines de pièces, pour que le folk orchestral de la Néo-Écossaise Gabrielle Papillon traverse la baie de Fundy et résonne enfin dans les chaumières du Québec.

Avec The Tempest of Old, l'auteure-compositrice-interprète ne réinvente rien; seulement, sa vingtaine de musiciens et elle manient quasi parfaitement les codes et les cordes du genre (lapsteel, pedalsteel, violon, banjo, violoncelle, guitares, autoharp).

La voix flûtée et habitée de la chanteuse se pose délicatement sur les riches mélodies, appuyées par des choeurs sporadiques, comme sur l'accrocheuse Ain't No Bitter.

Ces paysages musicaux plantent le décor à des bribes de vie, finement rendues, de la dylanesque Kentucky in the Dark à la minimaliste et déchirante Idling.

Avant tout, ce cinquième album, réalisé à Echo Lake par le producteur Daniel Ledwell, s'impose par ses nuances et sa précision: rien n'y dépasse.

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FOLK. Gabrielle Papillon. The Tempest of Old. Indépendant.