À chacun ses albums de rupture, des power ballades pop de Lykke Li aux pièces électroniques intellectuelles de Björk. Mardi dernier, l'artiste islandaise a lancé à l'improviste Vulnicura, deux mois plus tôt que prévu en raison de fuites sur l'internet.

Sur son neuvième album solo, Björk exorcise ses tourments amoureux à la suite d'une douloureuse rupture. En ouverture, l'émotion est palpable grâce aux arrangements électro-symphoniques des titres les plus accessibles, Stonemilker et Lionsong. Pour la suite, à froid, le tempo homogène, le ton de complainte et certains arrangements stridents empêchent le courant émotif de passer.

Il faut résister à l'hostilité mélodique des premières écoutes pour ressentir la vulnérabilité des textes (notamment sur Family). Une fois de plus, il faut saluer l'inspiration pure et la démarche artistique intégrale de Björk. Vulnicura touchera les cordes sensibles de ses fidèles, et peut-être ceux qui ont boudé l'aventure techno-scientifique de Biophilia, mais l'album demande un effort d'écoute.

À écouter : Stonemilker

MUSIQUE ÉLECTRONIQUE

Björk

Vulnicura

One Little Indian

***1/2