Cela commence par des cris de corneille. Croaaa. Croaaaa. Puis une voix monte, reconnaissable entre mille.

Viennent ensuite les rythmes de dancefloor, les guitares rock, les sons électroniques qui bourdonnent dans les oreilles. Pas de doute, voilà bien Yoko Ono... Douzième album de la chanteuse japonaise, Take Me to the Land of Hell reprend là où son disque précédent (Between My Head in the Sky) nous avait laissés. On y retrouve les mêmes ambiances new-yorkaises, la même froideur incandescente, les mêmes suspects branchés (fiston Sean, les filles de Cibo Matto et le producteur japonais Cornelius) et presque la même pochette.

Venant de la papesse de l'avant-rock, on aurait pu s'attendre à moins redondant. Mais à 80 ans bien sonnés, la madame peut quand même se vanter d'être restée hip. Évidemment, on aime ou non. La veuve Lennon n'a jamais laissé les gens indifférents et ce n'est pas aujourd'hui que ses détracteurs vont lui tendre la main. Cela dit, personne ne peut nier l'étonnant parcours de cette artiste totale, qui a toujours préféré l'inconfort au moelleux prévisible des recettes commerciales. Respect.

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ROCK

Yoko Ono

Take Me to the Land of Hell

Chimera Music

***1/2