Avec ce sixième album, Vincent Vallières voulait « capter l'énergie du moment » particulièrement évidente dans l'intro live en studio d'Avec toi comme dans l'éclat de rire qui lance le rock vitaminé de Pas à vendre.

Mais Fabriquer l'aube capte surtout la grisaille de ces temps difficiles et menaçants contre lesquels l'amour, l'amitié et la solidarité humaine sont le dernier rempart. D'En regardant finir le monde à la très belle Chanson de la dernière chance, Vallières mêle l'intime et le social en citant les auteurs qui l'ont inspiré, de Marie Uguay à Félix Leclerc en passant par Patrice Desbiens, Pierre Perreault et Jean-François Beauchemin.

Sa musique, profondément enracinée en terre d'Amérique (rock, pop, folk, country...), ne cache pas non plus ses influences si bien intégrées que ça devient du Vallières. Il n'a pas cherché à répéter le miracle d'On va s'aimer encore, chanson rassembleuse entre toutes, mais des choses comme Lili, Fermont et L'amour c'est pas pour les peureux devraient toucher une corde sensible. Fabriquer l'aube est le disque d'un artiste accompli qui poursuit son chemin, bien entouré par ses complices habituels, mais qui peut défendre tout aussi bien ses chansons uniquement avec sa guitare acoustique et sa voix atypique.

À écouter : L'amour c'est pas pour les peureux

ROCK

VINCENT VALLIÈRES

FABRIQUER L'AUBE

3 étoiles et demie

SPECTRA MUSIQUE