«Il neige sur les monts, sur la large plaine», tels sont les premiers mots d'un album intitulé Toboggan, terme algonquin.

En fait, la glisse ici proposée par JLM n'est pas foncièrement hivernale, les vertiges de la descente n'y sont pas particulièrement sportifs, l'imaginaire n'y a rien d'amérindien. On s'y balade sur les thèmes de l'intimité des corps et des âmes, de l'indicible au-delà, de l'abandon, de la démission, de l'enfance, du naufrage de l'usure ou de la vieillesse.

Les rythmes y sont lents et doux, l'instrumentation soyeuse. Faite de cor, trompette, Hammond B3, guitares, basse, percussions fines, cordes classiques, dissonances circonspectes, textures audacieuses. On s'y «renforce le coeur de couleurs immortelles», on fredonne un classique ad infinitum (Over and Over), on y récite une comptine (Le chat noir), on y prononce une prière atypique (Agnus Dei Babe!), on s'y adonne à un animisme auvergnat façon Murat (Voodoo extraordinaire ou simple). On y sirote des chansons supérieures.

À écouter: Over and Over

CHANSON

Jean-Louis Murat

Toboggan

PIAS

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