Lorraine Desmarais n'avait pas frappé aussi fort depuis plusieurs années. Elle donne ici son maximum, va au bout de ses possibilités techniques et compositionnelles - répertoire entièrement original sauf la jazzification de l'air traditionnel Danny Boy.
Mieux encore, on ressent plus d'émotion que jamais dans son jeu, ce lâcher-prise qui lui a souvent fait défaut. Le trio qu'elle forme avec le contrebassiste Frédéric Alarie et le batteur Camil Bélisle offre la cohésion essentielle aux très bons ensembles du genre. Les thèmes sont bien sentis, les impros circonspectes, surtout sur le plan harmonique, la rythmique très solide et le jeu de la contrebasse tout simplement excellent.
Sauf Renee Rosness qui a fait le choix d'émigrer à New York il y a une mèche, Lorraine Desmarais demeure la meilleure femme pianiste du jazz que nous ont offert les années 70 et 80 au Canada comme au Québec. Respect à Lorraine Desmarais, donc, pour essayer de se surpasser comme elle vient de le faire, tout en étant plus proche de son corps et ses tripes.
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