Pour faire lever un album rock infusé aux racines du blues et autres tubercules indigènes d'Amérique, il faut une surdose d'imagination dans l'emballage et l'expression. À ce titre, nous avons ici tout un plat mijoté au menu.

On écoute, on a le plexus en feu. On est nourri de cette superbe réalisation signée Alain Johannes. Les sédiments de distorsion, les vols de bourdons, gravats, résidus, poussières, saletés, exposition sans pudeur de l'usure et de la corrosion, emprunts stylistiques audacieux jusqu'à la dance music (Ode to Sad Disco), enfin tous ces menus détails qui font la différence entre un bon album et un grand album.

Et par-dessus tout, la bénédiction de cette voix ensablée dont les mélodies simples et solides propositions chansonnières sont magnifiées par la luxuriance de cette réalisation. Blues Funeral, donc. Il risque d'y avoir du monde à l'enterrement! Mark Lanegan a lancé Blues Funeral à l'enseigne de son band qui n'avait pas enregistré depuis 2004 - Bubblegum, sous Beggars Banquet. Artiste grunge de la première heure (Screaming Trees, etc.), le chanteur jouit d'un culte dont la progression est lente et sûre. Se dirige doucement vers la notoriété des grandes icônes.

À télécharger: Gray Goes Black

ROCK

Mark Lanegan Band

Blues Funeral

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4AD