On peut difficilement s'empêcher de sourciller quand, au début de la treizième et dernière chanson de Hisser haut, David Giguère chante doucement: «Enfin, permettez-moi, de pouvoir parler d'moi, à la première personne.»

Chanter au «je», n'est-ce pas justement ce qu'il a fait dans les 12 titres précédents? On réécoute et on confirme: comme bien des jeunes auteurs-compositeurs, David Giguère semble puiser dans sa vie la matière de ses chansons. Hisser haut évoque ainsi beaucoup les relations amoureuses alambiquées et incertaines de la vingtaine. Il parle du désir, souvent, dans une langue qui se révèle étonnamment élégante et imagée, plus charnelle que fleur bleue.

D'un romantisme qui a le diable au corps, quoi. Ce qui finit de le placer au-dessus du peloton, c'est l'habileté de son réalisateur, Pierre-Philippe Côté dit Pilou, qui s'empare de ses chansons pour concocter un univers où il est possible de passer sans heurt de la chanson chansonnière à la pop presque dansante. Sa polyvalence intelligente et cohérente donne envie d'excuser les maillons faibles (Carambolage, qui détonne de l'ensemble) et les rares maladresses (le refrain maniéré de Viens que je te griffe). Hisser haut met la barre haute!

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POP

David Giguère

Hisser haut

***1/2

Audiogram/Sélect

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